vendredi 1 août 2014

1ère nuit dans le train : Vladivostok-Khabarovsk

Traverser une partie de la russie en train, faisait partie des premiers motifs de ce voyage. La lecture de Colin Thubron, de Dominique Fernandez et d'autres voyageurs du transsibérien m'avaient permis d'imaginer la vie à bord. J'étais cependant loin d'imaginer que la lecture de "Seule sur le transsibérien" de Géraldine Dumbar (très moyen d'ailleurs) serait prémonitoire. 



Pour une bête raison de passeport et de visa, Yves est en effet bloqué à Paris. Me voici donc seule à bord du train. A toute chose malheur est bon car je pense que j'aurais été la seule à apprécier l'expérience du plaskart. Il faut dire que le confort est l'autre grand absent de cette fameuse 3ème classe des trains russes.
Le problème n'est pas tant les 52 personnes embarquées dans un même wagon (tout le monde est étonnamment calme et il n'y a strictement aucun bruit), que la modeste place dont on dispose. En lisant les blogs il nous avait semblé comprendre que la couchette du haut était préférable car plus tranquille. Erreur fatale! L'espace entre la couchette et l'étagère de rangement des matelas et couvertures fait à peu près 60 cm de hauteur. Pour dérouler le matelas et faire son lit, c'est assez sportif. Ajoutez à cela que la couchette mesure au maximum 1,70m de long, qu'elle est dure comme une planche et que le matelas ressemble à un tapis de camping, on comprendra que la nuit à bord n'est pas des plus confortables. Mais, étonnamment, j'ai plutôt bien dormi. Dans le train le calme règne. Les passagers mettent leurs chaussons; certains portent même un pyjama. Tout le monde roupille gentiment. Je me suis donc parfaitement reposé. Après 3 nuits quasi blanches, il valait mieux.


Mais le plus amusant c'est que les autres passagers sont vraiment très attentionnés. Sans pouvoir échanger 3 mots, ils se montrent cependant très serviables. Une question revient sans cesse parmi ceux qui parlent anglais: "pourquoi es-tu là ?" Il faut dire que les touristes ne sont pas nombreux. J'étais même la seule non russe à bord d'après le provodni (le maître d'hôtel du wagon). Parmi,les différentes réponses possibles je dirai que voir le soleil se lever sur la taïga en écoutant le bruit sourd des roues est un pur moment de plaisir que la photo ci-dessous rend bien injustement.


J'ai donc été prise en charge à mon arrivée à Khabarovsk par un monsieur parlant anglais qui m'a aidée à trouver la consigne (камера хранения qui se prononce approximativement caméra hragnégna") cachée au fond du sous-sol de la gare.



Je n'étais pas mécontente de me débarrasser des 10 kg de bagage pour partir faire un tour en ville. Car d'abord un sac à dos de 10 kg c'est lourd mais avec la chaleur ambiante, c'est strictement impossible. Oui, au risque de surprendre, la Sibérie est une région chaude. L'été s'entend. Plus de 30 degrés à Vladivostok, 28 ici. Quand je pense à tous ceux qui craignaient que nous ayons froid pendant ces vacances, je rigole doucement. En fait, il faut traquer l'ombre!
A part ces considérations météorologiques, khabarovsk est une très jolie ville construite au bord de l'Amour. De beaux bâtiments de l'époque tsariste, des avenues arborées, et de jolis parcs. Mais surtout le musée territorial qui présente (en russe) les cultures autochtones (nanaïs et évènes), des belles salles sur la construction du chemin de fer (ah, les affiches à la gloire des pionniers et ouvriers de la ligne) et un aquarium où il faisait bon frais! Évidemment, rien sur le goulag même si dans les années 1930 la population du camp voisin dépassait celle de la ville. Bref, de quoi passer une agréable journée. 

En voici un petit aperçu.

Cathédrale de l'Assomption

Maison des pionniers

La plage le long du fleuve


Les toits turquoise du musée d'histoire militaire avec, au fond, ceux de la cathédrale
Le passé militaire de la ville est présent partout. La ville a été construite après que les russes ont chassé les mandchous qui occupaient et dominaient la région. Elle a été créée par le comte Mouraviev-Amoursky dont l'image est omni-présente.




Khabarovsk a ensuite été occupée jusque dans les années 1920 par les japonais, et les combats avec les chinois pour des îles sur l'Amour ont duré jusqu'au milieu des années 1980. Depuis, c'est calme. Pourtant, aujourd'hui la ville semblait envahie par les militaires en grande campagne de recrutement. 



Petite remarque en passant, j'ai la preuve qu'on est bien en Asie. Dans le bar d'où j'écris les serveurs dorment sur les chaises. Un signe qui ne trompe pas.

Ce soir, départ pour Komsomolsk-na-Amoure par une ligne transversale qui rejoint le BAM.

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