jeudi 16 avril 2015

Au bord des mondes au Palais de Tokyo

Qui ne s'est jamais demandé, au moins dans un dissertation en terminale ce qu'est l'art? Est-il possible que des oeuvres ne soient pas artistiques? Marcel Duchamp est-il vraiment un artiste ? Ces questions et bien d'autres encore, mais dans le même registre, sont évoquées par l'exposition temporaire "Au bord des mondes" actuellement présentée au Palais de Tokyo. 

Pour pousser la logique de l'art qui n'en serait pas, le concepteur est carrément aller chercher des créateurs totalement étrangers au monde de l'art. Tout n'est pas très intéressant. Certains espaces sont carrément sans intérêt, voire agaçants. Mais dans le lot, on découvre quelques petites perles.
Les voici dans l'ordre de la visite.
Première surprise, les myriapodes géants de Theo Jansen qui fabrique de drôle d'animaux géants composés de tubes d'isolation électrique et de voile de Dacron qu'il lâche sur des plages où ils peuvent se mouvoir en liberté, propulsés par le vent. Les engins sont en eux-mêmes impressionnants; mais ces sculptures cinétiques valent surtout lorsque, évidemment, elles sont en mouvement. Une jolie vidéo poétique est disponible ici (on peut tout à fait couper le son, la musique est insupportable). 

Autre séquence sympathique, les cartes de Jerry Gretzinger. Le fait est que j'adore les cartes, je prévois de faire un petit post sur des ouvrages qui en racontent l'histoire un des ces jours. Mais ce qui est surprenant avec Gretzinger, c'est qu'il fait de vraies fausses cartes, créant des territoires imaginaires appelés "Plaeides" ou "Ukrainia". A dire vrai, le garçon est un peu obsessionnel. Il a dessiné le premier élément de sa carte imaginaire en 1963, à l'âge de 21 ans et, depuis, il ne cesse de l'agrandir en dessinant chaque jour sur soit un nouvel élément sur une feuille A4, soit un détail supplémentaire sur un élément existant en fonction de la carte (bien sûr!) qu'il tire d’un jeu qu’il a lui-même inventé. Le résultat est assez bluffant.


Les chindogu de Kenji Kawakami permettent de passer un très très bon moment. D'ailleurs c'est de la que provient le bâton de beurre à tartiner de l'affiche de l'exposition. Dans un parti pris de résistance politique et économique Kenji Kawami crée des objets utiles mais résolument inutilisables. En voici deux spécimens : les gants suisses et la grenouillère balai.

Si j'avais su! Que de peines je me serais épargnées (Pardon les filles!)
Le Monde propose un portfolio de photos de ces objets délirants. Cela me rappelle les débuts de l'artiste marseillais, comme son nom ne l'indique pas forcément, Ora-ito qui s'est fait connaître en détournant les très grandes marques internationales (on se souvient du pseudo sac-à-dos Vuitton) et qui a fini par se faire un nom dans le milieu du design au point d'avoir désormais son propre studio de création rue Charlot. Un vrai signe extérieur de succès non?

Dernière étape intéressante, la série de portraits de prisonniers intitulée Purgatory de Jesse Krimes.

Photo : Zimmerli Museum
Alors qu'il était incarcéré dans un pénitencier américain, il a trouvé un moyen pour rendre la liberté à ses codétenus. Pour cela, il a soigneusement découpé les portraits de ses camarades trouvés dans des journaux, les a transférés sur des savonnettes, qu’il a ensuite dissimulées dans les jeux de cartes qu'il a pu passer à ses visiteurs, faisant ainsi sortir des centaines de prisonniers. Il a ainsi remis dans le monde réel des personnes qui en ont été exclues, faisant ainsi acte de résistance. Depuis sa sortie, il fait beaucoup d'autres choses ainsi qu'on peut le voir  

S'il fait beau, ce qui était le cas lorsque nous y sommes allés, on peut évidemment en profiter pour aller faire un tour au Trocadero et se délecter non seulement du paysage mais aussi du spectacle des photographes et de leurs modèles.


Allez, pour finir,une jolie vue de la tour Eiffel prise de l'avenue du Président Wilson, juste avant l'escalier de la rue de la manutention.

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Le bord des mondes, jusqu'au 17 mai 2015
Palais de Tokyo
13, avenue du Président Wilson, Paris 16ème
Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de midi à minuit
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dimanche 12 avril 2015

Le printemps est arrivé en forêt de Montmorency

Pour la première randonnée de 2015, il faut avouer que nous avons été gâtés. Météo idéale, itinéraire peaufiné par notre guide suprême et et de nouvelles recrues très sympathiques. La journée commençait bien! 


La description de l'itinéraire et la suite de la journée sont à découvrir ici.

dimanche 5 avril 2015

Fornasetti, poésie baroque au musée des arts décoratifs

Après deux semaine à ramer pour rattraper le retard accumulé à cause des dernières vacances, il était temps de sortir le nez du guidon et d'aller voir ce qui se passe à l'extérieur. La solution, prendre un vélib et foncer au Musée des Arts déco voir l'exposition consacrée à Piero Fornasetti. A défaut, ne pas se priver d'aller faire un tour sur le site officiel ou de lire l'article que lui a consacré le blog 1000 Lieux
Tour le monde connait la poésie néo-baroque pleine d'humour qui émane des objets du quotidien désignés par Fornasetti. 


Portrait de Piero Fornasetti par Howard Grey (1983)
Le visage lunaire en noir et blanc de la soprano Lina Cavalieri est devenu un motif à part entière que l'on retrouve sur toutes sortes d'objets (assiettes, coussins théières, papier peint, etc.) présentés par un collectif de jeunes designers textile (Collectif Textile).
Selon Forsanetti, il a découvert par hasard le portrait de cette artiste en feuilletant un magazine du 19ème siècle et il n'a alors plus cessé de la représenter. En regardant son portrait, on comprend assez vite pourquoi !
Mais l'oeuvre de Fornasetti va bien au-delà de ce motif et de petits supports. C'est ce que donne à voir la rétrospective qui propose des pièces plus importantes comme ce buffet qui évoque irrésistiblement le jardin d'Eden, ...
... ou ce secrétaire aussi rectiligne et anguleux à l'extérieur que courbé et rebondi à l'intérieur.
Le musée présente aussi une immense collection de plateaux, dont je ne peux pas présenter la photo que j'ai lamentablement ratée et des pièces de petit mobilier (tabourets, chaises, etc.) accompagnées des esquisses et carnets de recherche qui ont préludé à leur création.

Cette installation conçue sur le mode de la mise en abîme invite particulièrement à la rêverie.
Pour finir, mon thème préféré, les châteaux de cartes, ici décliné sur un paravent.
Si le coeur vous en dit, vous pouvez vous offrir de menus objets à partir de l'e-shop de L'éclaireur. Après réflexion, mes moyens du moment me permettraient d'acquérir une somptueuse boite d'encens pour la modique somme de 55 euros. Je crois que je vais plutôt me contenter de l'affiche de l'exposition en vente à la boutique 107Rivoli.
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Piero For­nasetti : la Folie pra­tique
Les Arts Déco­rat­ifs — Nef 
107 rue de Riv­oli 
75001 Paris 
Du 11 mars au 14 juin
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