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dimanche 1 septembre 2019

Téhéran : quelques instantanés

On avait lu et entendu beaucoup de mal de Téhéran, de son gigantisme, de la pollution, des embouteillage et, invariablement, la conclusion était de ne pas s'y attarder. Au final, nous y serons passé 3 fois : à l'arrivée, après le trek et avant de redécoller pour Paris. Certes, il y a des embouteillages et c'est assez pollué mais pour une ville de 12 millions d'habitant, je m'attendais à largement pire. Pour se déplacer, le métro est parfait et les nombreux pars et jardins permettent de faire des pauses agréables. De plus, il y a des fontaines d'eau potable partout si bien qu'on trouve à se désaltérer sans aucune difficulté. Aucune raison de ne pas déambuler et s'étonner de l'ambiance locale.


Dans le désordre, quelques endroits que nous avons appréciés,tout le reste est dans le Lonely.
  • Le palais du Golestan
Ancien palais royal qadjar (19ème siècle) situé dans la citadelle royale de Arg-e Soltanati. Les jardins sont somptueux, la salle du trône et la salle de réception époustouflantes et la collection de peintures et dessins intéressante. L'accumulation de richesses doublée du caractère despotique du chah expliquent probablement son assassinat en 1896 par Mirza Reza Kermani. Cet événement précède la révolution constitutionnelle (1905-1911) qui dotera l'Iran d'une constitution et d'un parlement.

  •  L'ancienne ambassade américaine
 Une visite intéressante et instructive qui mérite d'aller au-dela des fresques du mur d'enceinte. Beaucoup de pièces ont été laissées en l'état après la prise d'otage et la salle des transmissions vaut vraiment le coup d'oeil. Ceux qui ont vu Argo (rappel avec la bande annonce) devront un peu oublier le film.

  • Le musée de la défense sacrée
Situé au nord de Téhéran dans un immense parc qui se prolonge par le jardin du livre encore en construction, ce musée est consacré à la guerre Iran-Irak et à la gloire des résistans iraniens. Nous étions absolument seuls dans cet immense bâtiment où, dès les premières salles, on se retrouve dans les ruines de Khorramshahr, ville du sud-ouest de l'Iran prise par l'armée irakienne le 24 octobre 1980. Un peu plus loin, un "simulateur de bombardement" évoque la "guerre des villes". La salle du paradis des martyres est complètement suréaliste! Vaut vraiment le détour pour comprendre un peu l'état d'esprit par rapport à ce conflit et son rôle dans la structuration du pays.
A la fin de la visite, sortir en passant devant la mosquée et tourner à gauche pour aller vers le pont Tabiat en traversant le Parc Taleghani qui permettra d'avoir un point de vue différent de celui des médias européens sur la jeunesse téhérannaise. Le pont est une immense passerelle d'acier qui surplombe l'une des autoroutes partant de Téhéran. Il a été construit par Leïla Araghian, une jeune architecte iranienne qui travaille dans une agence en Angleterre. Sur le pont, c'est l'effet Wouah!!! avec une superbe vue sur Téhéran Nord On peut s'y arrêter et prendre un verre dans l'un des nombreux café installés sur l'un des trois tabliers du pont.
  •   Le parc des artistes

Un batiment en briques rouges accueille un théatre et le café Tehroon. Ils organisent aussi des expositions. C'est un très bel endroit proche du "nid d'espions".
  • Où dormir ? 
L'incontournable See you in Iran est plus qu'une guest house. C'est une véritable institution qui propose des dortoirs à des prix imbattables (6 euros) et des chambres doubles dans un bâtiment indépendant. Les chambres 9 et 10 (entre 28 et 30 euros) sont de loin les plus agréables car plus grandes et mieux ventilées que les autres. Les petits déjeuners sont vraiment très corrects (salades, pain, beurre, confiture et café ou thé à volonté. En plus du logement, SYI propose de réserver les billets de bus, donne de judicieux conseils sur les activités à Téhéran et est particulièrement bien placé (tout près du parc des artistes en plein centre de Téhéran). Une bonne adresse que je recommande sans réserve.
  • Que lire ?
Passeport à l'iranienne de Nahal Tajadod : un témoignage humoristique, autour des formalités liées au renouvellement de passeport. Ecrit en 2007, le livre décrit un Iran qui n'est plus tout à fait le même même si certaines méthodes et pratiques, dont le fameux Taarof, restent certainement d'actualité.

Désorientale de Négar Djav: retrace la vie et celle de sa famille de l'auteure, mêlant son histoire personnelle à celle de son pays sur un peu plus d'un siècle.

Qui a tué l'ayatolah Kanuni de Naïri Nahapetian fait partie de la série de polars de cette écrivaine. Une enquête sur fond d'élections qui nous plonge dans le milieu de la police et des prisons iraniennes. 

Dentelles et tchador d'Armin Arefi raconte la vie du journaliste rentré en Iran pendant deux ans à la fin des années 2000. Je n'ai pas du tout aimé la façon dont c'est écrit et ne l'ai donc pas fini mais je vais tout de même essayer de le reprendre car les histoires qu'il raconte sont chouettes. Je n'ai pas non plus acheté la suite Rubans et turbans - Iran, la jeunesse contre les mollahs mais j'y songe !

Persépolis de de Marjane Satrapi (4 tomes) : pour ceux qui ne le sauraient pas encore (probablement parce qu'ils auraient vécu sur Mars pendant plusieurs années), cette BD raconte l'enfance de l'auteur et de sa famille avant, pendant et après la révolution islamique. Un bijou ! 

jeudi 16 avril 2015

Au bord des mondes au Palais de Tokyo

Qui ne s'est jamais demandé, au moins dans un dissertation en terminale ce qu'est l'art? Est-il possible que des oeuvres ne soient pas artistiques? Marcel Duchamp est-il vraiment un artiste ? Ces questions et bien d'autres encore, mais dans le même registre, sont évoquées par l'exposition temporaire "Au bord des mondes" actuellement présentée au Palais de Tokyo. 

Pour pousser la logique de l'art qui n'en serait pas, le concepteur est carrément aller chercher des créateurs totalement étrangers au monde de l'art. Tout n'est pas très intéressant. Certains espaces sont carrément sans intérêt, voire agaçants. Mais dans le lot, on découvre quelques petites perles.
Les voici dans l'ordre de la visite.
Première surprise, les myriapodes géants de Theo Jansen qui fabrique de drôle d'animaux géants composés de tubes d'isolation électrique et de voile de Dacron qu'il lâche sur des plages où ils peuvent se mouvoir en liberté, propulsés par le vent. Les engins sont en eux-mêmes impressionnants; mais ces sculptures cinétiques valent surtout lorsque, évidemment, elles sont en mouvement. Une jolie vidéo poétique est disponible ici (on peut tout à fait couper le son, la musique est insupportable). 

Autre séquence sympathique, les cartes de Jerry Gretzinger. Le fait est que j'adore les cartes, je prévois de faire un petit post sur des ouvrages qui en racontent l'histoire un des ces jours. Mais ce qui est surprenant avec Gretzinger, c'est qu'il fait de vraies fausses cartes, créant des territoires imaginaires appelés "Plaeides" ou "Ukrainia". A dire vrai, le garçon est un peu obsessionnel. Il a dessiné le premier élément de sa carte imaginaire en 1963, à l'âge de 21 ans et, depuis, il ne cesse de l'agrandir en dessinant chaque jour sur soit un nouvel élément sur une feuille A4, soit un détail supplémentaire sur un élément existant en fonction de la carte (bien sûr!) qu'il tire d’un jeu qu’il a lui-même inventé. Le résultat est assez bluffant.


Les chindogu de Kenji Kawakami permettent de passer un très très bon moment. D'ailleurs c'est de la que provient le bâton de beurre à tartiner de l'affiche de l'exposition. Dans un parti pris de résistance politique et économique Kenji Kawami crée des objets utiles mais résolument inutilisables. En voici deux spécimens : les gants suisses et la grenouillère balai.

Si j'avais su! Que de peines je me serais épargnées (Pardon les filles!)
Le Monde propose un portfolio de photos de ces objets délirants. Cela me rappelle les débuts de l'artiste marseillais, comme son nom ne l'indique pas forcément, Ora-ito qui s'est fait connaître en détournant les très grandes marques internationales (on se souvient du pseudo sac-à-dos Vuitton) et qui a fini par se faire un nom dans le milieu du design au point d'avoir désormais son propre studio de création rue Charlot. Un vrai signe extérieur de succès non?

Dernière étape intéressante, la série de portraits de prisonniers intitulée Purgatory de Jesse Krimes.

Photo : Zimmerli Museum
Alors qu'il était incarcéré dans un pénitencier américain, il a trouvé un moyen pour rendre la liberté à ses codétenus. Pour cela, il a soigneusement découpé les portraits de ses camarades trouvés dans des journaux, les a transférés sur des savonnettes, qu’il a ensuite dissimulées dans les jeux de cartes qu'il a pu passer à ses visiteurs, faisant ainsi sortir des centaines de prisonniers. Il a ainsi remis dans le monde réel des personnes qui en ont été exclues, faisant ainsi acte de résistance. Depuis sa sortie, il fait beaucoup d'autres choses ainsi qu'on peut le voir  

S'il fait beau, ce qui était le cas lorsque nous y sommes allés, on peut évidemment en profiter pour aller faire un tour au Trocadero et se délecter non seulement du paysage mais aussi du spectacle des photographes et de leurs modèles.


Allez, pour finir,une jolie vue de la tour Eiffel prise de l'avenue du Président Wilson, juste avant l'escalier de la rue de la manutention.

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Le bord des mondes, jusqu'au 17 mai 2015
Palais de Tokyo
13, avenue du Président Wilson, Paris 16ème
Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de midi à minuit
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dimanche 5 avril 2015

Fornasetti, poésie baroque au musée des arts décoratifs

Après deux semaine à ramer pour rattraper le retard accumulé à cause des dernières vacances, il était temps de sortir le nez du guidon et d'aller voir ce qui se passe à l'extérieur. La solution, prendre un vélib et foncer au Musée des Arts déco voir l'exposition consacrée à Piero Fornasetti. A défaut, ne pas se priver d'aller faire un tour sur le site officiel ou de lire l'article que lui a consacré le blog 1000 Lieux
Tour le monde connait la poésie néo-baroque pleine d'humour qui émane des objets du quotidien désignés par Fornasetti. 


Portrait de Piero Fornasetti par Howard Grey (1983)
Le visage lunaire en noir et blanc de la soprano Lina Cavalieri est devenu un motif à part entière que l'on retrouve sur toutes sortes d'objets (assiettes, coussins théières, papier peint, etc.) présentés par un collectif de jeunes designers textile (Collectif Textile).
Selon Forsanetti, il a découvert par hasard le portrait de cette artiste en feuilletant un magazine du 19ème siècle et il n'a alors plus cessé de la représenter. En regardant son portrait, on comprend assez vite pourquoi !
Mais l'oeuvre de Fornasetti va bien au-delà de ce motif et de petits supports. C'est ce que donne à voir la rétrospective qui propose des pièces plus importantes comme ce buffet qui évoque irrésistiblement le jardin d'Eden, ...
... ou ce secrétaire aussi rectiligne et anguleux à l'extérieur que courbé et rebondi à l'intérieur.
Le musée présente aussi une immense collection de plateaux, dont je ne peux pas présenter la photo que j'ai lamentablement ratée et des pièces de petit mobilier (tabourets, chaises, etc.) accompagnées des esquisses et carnets de recherche qui ont préludé à leur création.

Cette installation conçue sur le mode de la mise en abîme invite particulièrement à la rêverie.
Pour finir, mon thème préféré, les châteaux de cartes, ici décliné sur un paravent.
Si le coeur vous en dit, vous pouvez vous offrir de menus objets à partir de l'e-shop de L'éclaireur. Après réflexion, mes moyens du moment me permettraient d'acquérir une somptueuse boite d'encens pour la modique somme de 55 euros. Je crois que je vais plutôt me contenter de l'affiche de l'exposition en vente à la boutique 107Rivoli.
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Piero For­nasetti : la Folie pra­tique
Les Arts Déco­rat­ifs — Nef 
107 rue de Riv­oli 
75001 Paris 
Du 11 mars au 14 juin
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dimanche 1 mars 2015

Roman Vishniac, retour sur une exposition

Je profite de cet après-midi gris pour revenir sur l'exposition «Roman Vishniac. De Berlin à New York, 1920-1975» que le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme a consacré au photographe Roman Vishniac jusqu'au 25 janvier dernier. 


Si Vishniac est surtout célèbre pour avoir documenté la vie des communautés juives d'Europe de l'Est à l'époque nazie, il laisse également de nombreux portraits et reste aussi l'inventeur de la microphotographie.

Dans les années 1930, il voyage en Europe de l'Est et photographie la culture des milieux juifs pauvres dans les villages des régions montagneuses et les ghettos urbains. Il reste des milliers de photos dont une petite partie est présentée dans les deux premières séquences de l'exposition.



Alors qu'il vient de s'installer comme photographe professionnel, le IIIe Reich prend des mesures visant à interdire la pratique de la photographie professionnelle à quiconque ne serait pas en mesure de fournir une preuve d'ascendance aryenne (Schriftgesetz, « décret sur l’édition » de novembre 1933). Il contourne cette interdiction en emmenant sa fille Mara, dont il prend des photos dans des rues ou devant des bâtiments où l'on peut voir des symboles ou instruments de propagande nazie.

Bien sûr, des centaines d'autres photos mériteraient d'être montrées parmi lesquelles :



Il y a aussi quelques livres:

Et un excellent dossier pédagogique sur la rétrospective du MAHJ est disponible ICI.

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Musée d'art et d'histoire du judaïsme
71 Rue du Temple
75003 Paris
Ouvert tous les jours, sauf le samedi
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dimanche 22 février 2015

Virée au cimetière Montparnasse

Rien de tel qu'un brunch entre amis loin de chez soi pour ne pas laisser la serveuse repartir avec l'assiette à moitié remplie. Surtout lorsqu'on fait le trajet aller à vélo pour profiter, enfin, du soleil. 
Je vous épargne le trajet suivi à l'aller pour faire démarrer la balade à Le Félicie, à coté de la Mairie du XIVème. 

En sortant, pas de vélib à la station d'en face. Qu'à cela ne tienne, nous rentrerons à pieds. 
Au bout de la rue Gassendi, nous décidons de profiter du soleil dans les allées du cimetière de Montparnasse, parfois appelé le cimetière du Sud. Selon les sites d'histoire des cimetières ou de Paris, tout commence le 30 mai 1780 : ce jour là, une fosse commune du charnier des Innocents s’effondre, ce cimetière ferme pour insalubrité. Il devient alors urgent d’implanter trois grandes nécropoles à l’extérieur de Paris. Le cimetière du Père-Lachaise sera créé à l'est en 1804, celui de Montmartre, au nord, ouvrira en 1825 et celui de Montparnasse, au sud, sera inauguré en 1824. Le cimetière du Montparnasse a été construit à l’emplacement occupé par trois anciennes fermes. La tour d’un moulin à farine des quartiers du Parc de Montsouris du 17e siècle, s’élève encore à l’intérieur de l’enceinte du cimetière. Pour une présentation complète, cliquer ICI.



Il a été chanté par Georges Brassens dans sa Balade des cimetières :  
J'ai des tombeaux en abondance, 
Des sépultur's à discrétion, 
Dans tout cim'tièr' d'quelque importance 
J'ai ma petite concession. 
De l'humble terre au mausolée, 
Avec toujours quelqu'un dedans, 
J'ai des p'tit's boss's plein les allées, 
Et je suis triste, cependant... 
Car j' n'en ai pas, et ça m'agace, 
Et ça défrise mon blason, 
Au cimetièr' du Montparnasse, 
A quatre pas de ma maison.

Ce cimetière est au le XXème siècle ce que celui du Père Lachaise au XIXème. Sur ses 24 hectares, les tombes de célébrités se succèdent.


Source : Amis du Père Lachaise
On trouve une kyrielle d'écrivains (Guy de Maupassant, Charles Baudelaire, Marguerite Duras) des philosophes (Sartre, Beauvoir, Proudhon et Raymond Aron) et d'artistes (Serge Gainsbourg, dont la tombe était couverte de tickets de métro). 





Il y a aussi des grands noms du cinéma : Maurice Pialat, Jacques Demy, Philippe Noiret ou Yves Robert. 




Il y a également une série d'hommes d’État comme Paul Reynaud ou Paul Deschanel (surtout connu pour être tombé d'un train en pyjama) et le militaire Alfred Dreyfus.

Il y a aussi des inconnus (de moi tout au moins) qui, pour être anonymes, n'en sont pas moins originaux.


Et à la rubrique des "morts stupides", la palme revient à un certain Joseph Ottavi, orateur et parent - assez éloigné quand même - de Napoléon (apparemment, c'était un statut), mort en 1841 en descendant de la tribune enseignante, publique et laïque".

Vérification faite, ce n'est pas vrai du tout. Merci Wikipedia.


Itinéraire du jour

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Le Félicie
174 Avenue du Maine, 75014 Paris 
Réservations : 01 45 41 05 75
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Cimetière Montparnasse
(Plans à disposition à l'entrée principale)
3, bd Edgard Quinet
75014 Paris
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