lundi 30 juin 2014

Les bonnes adresses du week end

Le week end a été fatiguant mais favorable à la découverte de bonnes adresses.

Diner entre amis samedi soir chez John Weng, le bô bistrot fusion asiatique de la rue du Faubourg Poissonnière. 

On connaissait leur délicieux bo bun de canard et le poulet au satay mais, pour le coup, on a donné dans le plus choix le plus traditionnellement genré sexué. 
Les filles ont foncé sur la partie poisson du menu : gambas rôties accompagnées de croquettes rizotto (elles fondent et vous avec) et pavé de cabillaud parfaitement cuit accompagné d'une purée au curry vert.
Les garçons se sont jetés sur le burger (oui, ce sont de vrais viandards!). Il faut dire qu'il est vraiment appétissant. Une sorte de sashimi de saumon frais avec concombres, du guacamole, et de la crème de wasabi servis dans un pain au noir de sèche et accompagné de frites de patates douces croustillantes. Il n'en est rien resté.

Seule la Singha a fait l'unanimité. 

Pour terminer, nous avons partagé un tiramisu à l'eau de rose et aux litchis, qui était presque de trop.
Bon nous ne sommes pas les seuls à apprécier. Le Nouvel Obs aime aussi.


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John Weng
20, r. du Fbg Poissonnière
75010 Paris
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Le 2ème spot a été une vraie découverte. Au milieu du carrefour sinistré de la porte de Clignancourt qui ne l'est pas moins on trouve désormais une enclave berlinoise. La Recyclerie est tout à la fois un centre culturel alternatif, un restaurant, un bar branché, un lieux d'ateliers DIY et un endroit pour s'aérer sur la grande terrasse jardin le long de la petite ceinture. A terme, un stand pour louer toutes sortes d'appareils recyclés et leur offrir une 2ème vie devrait aussi voir le jour.


L'équipe du Comptoir Général a pris ses quartiers dans l'ancienne gare de train Ornano de la Petite Ceinture. Comme celui de son grand frère du canal St Martin, le site internet de la Recyclerie est vraiment très réussi.
Pour l'instant c'est un peu le chantier mais tous les ingrédients sont réunis pour que ça marche. Une ferme devrait voir le jour prochainement. Voilà un lieu d'activité tout trouvé pour les jolis mômes des hipsters qui commencent à arriver dans le quartier et surtout pour les étudiants du Centre universitaire Clignancourt qui vient d'ouvrir tout à coté.


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La Recyclerie
83, boulevard Ornano
75018 Paris
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jeudi 26 juin 2014

Néo-authentique ou dans son jus?

Bon, c'est vrai, il y a eu du laisser-aller de ma part ces derniers temps. Il faut dire que je n'ai pas beaucoup voyagé et que, surtout, j'ai été légèrement submergée par un excès d'activité. Je ne dirai pas que la vague est passée mais j'ai tout de même décidé de m'accorder la soirée, même sans match à regarder.

Voilà un moment que j'avais en tête l'idée de vous faire découvrir une facette méconnue de mon quartier mais je ne trouvais pas laquelle. Le revival des boutiques boudoirs m'en donne l'occasion. Mais au préalable, il faut faire un détour par le 6ème et Buly 1803 qui est l'exemple le plus parfait de ce phénomène.

Pour ceux qui ne connaitraient pas encore, Buly 1803 est située dans le 6ème arrondissement, juste à coté des Beaux Arts, et c'est l'officine la plus tendance du moment. 
Le concept La boutique a été lancée en avril dernier par Ramdane Touhami (à qui l'on doit le retour de la cire Trudon en 2006) et Victoire de Taillac, son épouseAucune faute de goût, tout est parfait. Tout ça pour vous expliquer que c'est très, très haut de gamme et que le décor vaut vraiment le détour.


Photo: Alexandre Guirkinger

L'à-peu-près et le cheap n'ont pas droit de cité : les meubles d’officine sont en loupes et ronces de noyer, les peintures des plafonds sont superbes, le pavement de terre cuite vernissée est une vraie réussite, les comptoirs sont de marbres rares et, aux murs, sont alignés des centaines de flacons aux étiquettes désuètes à souhait. 
Mais ce n'est pas seulement beau, c'est aussi très très sélect. D'abord parce que Ramdane Touhami est un ami d'Arnaud Montebourg (c'est même écrit dans Next de Libé); c'est dire. Ensuite parce que les produits s'inspirent des catalogue et des recettes de Jean-Vincent Bully (avec 2 L), un célèbre parfumeur du 19ème siècle immortalisé par Balzac dans le personnage de César Birotteau. Et c'est là que je suis vraiment étonnée de ma cohérence parce que César Birotteau (ici et ) est aussi l'un des livres les plus documentés sur les procédures de faillites au XIXème siècle en France. 

Mais pour en revenir à Buly, dites vous bien que tout ça, c'est du fake! Du pseudo authentique! La boutique, avant d'être celle d'un apothicaire très chic, était une galerie d’art. Elle a été décorée pour que le chaland ait l’impression de pénétrer un lieu chargé d’histoire. C'est pour ça qu'il faut vite y aller avant que ce soit so 2014.

Alors que, et c'est là que je reviens près de chez moi -aux antipodes de la rive gauche- j'ai découvert tout près d'ici un vrai petit trésor dans son jus. Un soir, par hasard, en revenant de la gare de l'est par le boulevard de Strasbourg et en lorgnant sur les vitrines des magasins de coiffures afro-antillais, je suis tombée sur ce plafond d'un autre temps.
Quoiqu'assez peu portée sur les perruques et postiches, je n'ai pas pu m'empêcher d'entrer. C'est une ancienne officine qui date de 1761 et dont les occupants successifs ont par bonheur conservé les magnifiques boiseries et le plafond en mosaïque. 
Photos : Paule Hautefort

Pour découvrir cette merveille il faut s'aventurer boulevard de Strasbourg entre la rue du château d'eau et le passage du désir du coté des numéros impairs. Arrivé là, le monde entier s'offre à vous. J'en parlerai une fois prochaine.


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Buly 1803
6, rue Bonaparte
75006 Paris
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lundi 9 juin 2014

Canicule en Alsace

Pour profiter du week end de Pentecôte en échappant à la foule de la Normandie augmentée du public des cérémonies du débarquement nous avons pris la direction de l'est. Partis à pied de la maison, nous étions dans le train 10 mn plus tard. Un vrai luxe.
En arrivant à Strasbourg le thermomètre dépassait déjà les 30 degrés. L'ombre de la cathédrale et des ruelles de la petite France n'ont pas réussi à nous rafraîchir.





La seule solution était de se réfugier à l'intérieur. 
Dans la cathédrale d'abord, où une messe pré-pentecotiste battait déjà son plein.



Sous l'un des ponts couverts au dessus de l'Ill, ensuite, où une belle exposition de vestiges est organisée.





Le dîner à obernai ( super la rime) s'est terminé avec une déclinaison de la tarte au citron sans pâte  (voir les bons plans pour l'adresse) ...



L'Alsace persiste à imiter avec soin l'image que l'on a d'elle. Pas un fenêtre sans pots de géraniums, pas une place dans maisons à colombages et aucune rue piétonne qui ne soit bordée de weinstub, bierstub ou autres restaurants proposant des flamenkuche. Pour ne pas  abuser des clichés voici un best of des photos prises au cours de ces deux journées avec une section spéciale fenêtres.




Nous n'avons évidemment pas manqué de faire une petite randonnée dans les forêts du mont saint Odile. Ni d'en visiter le couvent. Si les chapelles étaient accessibles, l'église était comble. Impossible d'y entrer. Il nous a tout de même fallu 24 heures et l'aide de clients de l'hôtel pour réaliser que dimanche de la Pentecôte est une fête religieuse. Pour le lundi, et surtout depuis la canicule (déjà!) de 2003 et les raffarinades qui s'en sont suivies, c'est un peu plus compliqué.  


Vue de la plaine d'Alsace depuis le mont St Odile

Nous n'avons pas non plus oublié de visiter le château du Haut-Kœnigsbourg. Son histoire est évidemment importante et intéressante puisqu'il est connu dès avant le sacre de Charlemagne empereur (qui, comme chacun le sait, eut lieu en 800). Mais sa restauration est au moins aussi passionnante puisqu'elle intervient à partir de 1900, alors que l'Alsace fait partie de l'Allemagne. La ruine est offerte par la ville de Selestat à Guillaume II qui veut faire du château un musée promouvant la germanité de l'Alsace. Toutes proportions gardées, c'est un peu l'histoire de feu le musée de l'histoire de france de Nicolas Sarkozy.
Guillaume II confie le chantier à l'architecte Bodo Ebhardt qui est un peu l'équivalent allemand de Viollet-le-Duc. Aussi féru d'archéologie et d'histoire du Moyen Age que le français, Bodo Ebhardt ne va pas restaurer mais reconstituer le château. Sur la base des vestiges découverts sur place et de document de diverses époques, il prétend lui rendre l'aspect qu'il avait vers 1500. Tout comme pour Pierrefonds ou Carcasonne, les polémiques se multiplient. D'autant que le projet politique du Kaiser est de faire du Haut-Kœnigsbourg un symbole de l'avancée germanique vers la France.
Aujourd'hui, le château est aussi connu parce que Jean Renoir y a tourné quelques scènes de la Grande Illusion (1937).  


   

Mais pour finir, je ne résiste pas au plaisir de donner le plus bel aperçu de ce qui fait l'Alsace: les alsaciens. En la matière, je trouve que ceux la sont plus vrais que nature.


jeudi 5 juin 2014

Un bon bobun dans le 10ème

Pour prolonger le goût des vacances, rien ne vaut une bonne cantine. Celle-ci se trouve 20 rue Alibert et s'appelle Le petit Cambodge.
La déco est nickel. Des grandes tables de cantine, des tabourets vintages, un joli éclairage. Bref, un presque parfait. 
Dans les grands bols : de croustillants rouleaux de printemps, des crevettes, des vermicelles cuits à point, le tout saupoudré de cacahuètes concassées. Et à des prix plus que corrects.
Les bobun (salades de crudités et de vermicelles de riz tiède, d’origine vietnamienne, agrémentées de soja, de bœuf, de menthe et coriandre fraiche) sont vraiment excellents. Les produits sont frais et tout est croquant à souhait.
Accompagné d'un thé glacé au citron c'est juste génial.

Un petit regret cependant. Pourquoi proposer des Singha thaïlandaises alors qu'une Angkor bien fraiche aurait tout aussi bien fait l'affaire.

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 Le Petit Cambodge 
20, rue Alibert 
75010 Paris 
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dimanche 1 juin 2014

Back from Bangkok


Voilà, c'est fini. 
Bon, ce séjour aura été vraiment bizarre. Arrivées en plein coup d'état, nous avons commis l'exploit de ne voir aucun char, ni même le moindre militaire dans Bangkok. Tout semblait aussi calme agité que d'habitude. Mais si BKK est une ville frénétique, elle est aussi ordonnée pour peu qu'on la décode verticalement:

- au niveau du sol des embouteillages à n'en pas finir ...



... qui n'empêchent pas les vendeurs ambulants de déballer leurs marchandises à même la chaussée, les carrioles de food street de s'installer sur le moindre espace disponible et les scooters et tuk-tuk de rouler dans tous les sens, y compris en sens interdit.





- à mi hauteur ce sont les routes qui croisent le BTS et/ou le métro et des échangeurs futuristes.





- tout en haut, quand on lève les yeux, on se croirait à Shanghai. Ici aussi, les architectes s'en sont donné à coeur joie. Les tours poussent à toute allure (je présume qu'il est assez facile d'obtenir un permis de démolir et de construire).




Le couvre-feu (d'abord jusqu'à 22 heures puis étendu jusqu'à minuit) ne nous a pas permis de profiter de la ville la nuit. Voici une photo ratée datant de 2010 prise du sommet de la State Tower. On comprend que BKK soit appelée le New York de l'Asie du sud-est. Ce qui est impressionnant c'est moins la hauteur des gratte-ciels que leur nombre. Il y en a partout et ils sont disposés n'importe comment ou presque.


Vue depuis la terrasse du sky bar du Sirocco à Labua tower
En cherchant la hauteur maximum des tours à Bangkok, je suis tombée sur un site assez bien fait. C'est celui du Council on Tall Buildings and Urban Habitat qui a créé une base de données (je sens que certain-e-s vont frémir de joie en lisant cela) sur les plus hautes tours ville par ville. Pour la Thaïlande, le résultat peut être consulté ICI. Et pour plus d'info sur les tours de Bangkok, c'est par là. Pour les acharnés des corrélations, je précise que 2 chercheurs du CTBUH ont publié un document sur la relation entre la hauteur des bâtiments (approximée par un indice de hauteur globale fait maison) et les crises économiques. Elle date de 2009, au vu de la situation, une petite vérification serait bienvenue!


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En fait, l'ambiance était assez étrange. Tout s'est passé justement comme s'il ne s'était rien passé! La seule chose étonnante c'était la faible fréquentation dans les lieux touristiques. Même si ce n'est pas la haute saison, les allées du Palais royal étaient désertes. Et ça, c'est vraiment bizarre.





Les 3 jours passés à Bangkok ont finalement correspondu à une phase de temporisation du coup d'état. Le discours du général Prayut Chan-O-Cha diffusé à la télé samedi matin était éloquent. Pas d'élections avant un an et 3 mois. D'ici là, il a annoncé une phase de réconciliation avec censure, couvre-feu et interdiction de manifester, les dirigeants de l'opposition sont maintenus en captivité pour "se calmer", FB et les réseaux sociaux sont sous contrôle, et chacun est libre de tout sauf de critiquer le programme en place. Le mot d'ordre fait rêver : "ramener la joie aux Thaïlandais"... De fait, l'opposition en est réduite à des micro-manifestations comme le rapporte le Bangkok Post: 100 manifestants pour une population de 12 millions d'habitants, on peut vraiment dire que c'est peanuts!



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Evidemment, il reste le légendaire sourire thaï, le fabuleux mélange de tradition et d'hyper-modernité et ...




... les massages traditionnels thaïlandais.



Les nostalgiques des années 1980 peuvent toujours écouter le tube du mythique Murray Head, "One night in Bangkok". Ambiance et clip d'époque!