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jeudi 19 mars 2015

Holidays on ice

Pour un coup de coeur, c'en fut vraiment un! Ces neufs jours au Lac Baikal nous laisseront un souvenir impérissable. Et pas seulement les paysages qui peuvent être appréciés ici ou
Car l'expérience ne vaut pas que par la beauté du site. L'aventure était aussi dans les conditions de la traversée. Pour le coup, nous avons vraiment eu l'impression d'être un peu des explorateurs du grand nord.
Le camp au lever du soleil
Campement au crépuscule
Crédit : Pavel Ageychenko, BaikalNature
Vu comme ça, c'est très beau. Il faut quand même réaliser une chose qu'à distance on n'imagine pas forcément. Il fait très, très froid et après une bonne journée de marche, pas question d'aller prendre un chocolat chaud et une bonne douche avant de s'installer devant un bon feu de cheminée. Quand on a fini de marcher par des températures de -10 / -15 degrés, il faut penser à installer le campement alors que la température baisse de plus en plus puisque le soleil disparait.
C'est à ce moment que commence le montage des tentes.

Si l'exercice réchauffe un peu, à l'intérieur on ne peut pas dire qu'il fasse chaud. Surtout qu'à la nuit tombée on arrive rapidement à -28/-30 degrés. Voilà ce que cela donne au moment des repas. Les réchauds ont du mal à chauffer et la vache-qui-rit locale est bien fraîche. Au total l, si les dîners ne sont pas froids, on ne peut pas dire qu'ils soient franchement chauds non plus; mais en tout cas ils sont toujours accompagnés de boissons locales servies on the rocks ! 





Crédit : Pavel Ageychenko, BaikalNature
Pour les pique-niques, les blocs de glace tiennent tout à la fois lieu de table et de banc.



Et pour finir, un élément très inattendu. Alors que ce lac est la plus grande réserve d'eau douce du monde, on peut avoir très soif ! Je vous laisse imaginer le temps nécessaire pour faire fondre ces petits glaçons.


Réserve d'eau
Au total, nous aurons parcouru environ 67 km entre Ouzoury au nord-est de l'île d'Olkhone et Maksimikha, au sud d'Oust Bargouzine sur la rive est du lac. 


Malgré ou grâce à tout cela, cette traversée aura été vraiment FORMIDABLE ! Et nous sommes prêts à repartir sur le champ. La petite vidéo qui suit devrait éliminer la moindre hésitation.


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BaikalNature
119А Dekabrskikh Sobytiy Str., office 13
Irkutsk, Russia
Tel.: +7 499 705 65 58
Présentation générale : http://www.baikalnature.com/
Pour la traversée du lac, cliquer ici
Pour plus d'informations, c'est aussi par .
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lundi 16 mars 2015

La glace dans tous ses états

C'est fou les idées préconçues que l'on peut avoir sur la glace (pas que sur la glace d'ailleurs, mais c'est une autre histoire). Avant de venir au baïkal, je pensais qu'une fois l'hiver bien installé, il ressemblait à une immense patinoire. J'avais bien vu des photos de toros (mentionnés ici) mais je pensais qu'ils seraient rares et que nous serions bien chanceux d'en voir. Hé bien, que nenni!!! Non seulement nous avons vu plus de toros que je l'aurais imaginé, mais en plus la variété des formes prises par la glace dépasse mon/l'imagination.
En voici un petit aperçu.
A honneur au plus spectaculaire, la ligne de toros. Pratiquement impossibles à franchir avec les pulkas, ils offrent les plus beaux spectacles au petit matin et au coucher du soleil. La gamme des bleus est incroyablement variée et on en trouve de toutes tailles.



On trouve aussi des paysages sculptées par la glace au pied des rochers ou dans des grottes le long des falaises. Beaux échantillons de land art!




Vu de près, la diversité est tout aussi importante comme on le voit sur ces gros plans d'abord qui montrent que dans l'épaisseur de la glace (entre 40cm et 1m. selon les endroits) on trouve de multiples détails. 

D'autres blocs de glace, des mini plaques de neige qui finissent par ressembler à des bulles d'air captive, ensuite et des crevasses de largeur et profondeur variables mais qui sont toutes dangereuses.


Le must du must, ce sont quand même les jeux de lumière. Voici,ce que donne un coucher de soleil dans un champ de glace.
Crédit : Pavel Ageychenko, BaikalNature 
Une proposition: allez voir de près !

samedi 14 mars 2015

Les moyens de locomotion du Baïkal

Si l'été n'offre guère de choix en moyens de déplacement sur le lac, l'hiver permet toutes sortes d'alternatives au bateau. D'ailleurs, vu l'épaisseur de la glace, ceux-ci sont quelque peu immobilisés.


Commençons donc par les véhicules de transport à moteur comme diraient nos camarades de l'Insee. Le lac est en effet traversé par des voitures et petits camions et, dès le débarcadère de MRS, les règles sont clairement établies et sont régulièrement rappelées. 


Il va sans dire que la vitesse de 10 km/h est rarement respectée. 


Une fois le premier embranchement passé, chacun choisit sa route, ou presque. L'essentiel n'est pas dans la carrosserie mais dans les pneus. Pour le reste, toutes les formes sont permises depuis la classique fourgonnette UAZ, jusqu'au side-car customisé ( peut-être de marque Dniepr mais un incident indépendant de ma volonté m'a empêché d'aller vérifier).


Une autre solution consiste à se déplacer à pied. C'est celle que nous avons choisie. Une fois équipé des crampons qui vont bien, on peut avaler des kilomètres sur la glace.


Il n'en demeure pas moins que tirer la pulka dans les toros n'est pas de tout repos !



mercredi 12 novembre 2014

Baikal en hiver, passage à l'acte

Depuis le temps qu'on en parlait, depuis le temps que j'y pensais, on n'arrivait pas à ce décider. Le week end a été bénéfique et la décision a été arrachée: Baikal, nous voici!
J'avais fouillé internet dans tous les sens. Le choix s'est finalement porté sur une agence locale Baikal Nature qui propose une traversée du lac . 
Le circuit part d'Irkutsk que nous connaissons sous le soleil, souvenez-vous, c'était ici et , nous amène à Olkhon que nous découvrirons sous la neige et c'est parti pour 4 jours de marche vers Oust-Bargouzine sur la rive est du lac. Pour se remettre des efforts, le programme prévoit une partie de pêche, un tour aux sources chaudes et une séance de banya avant de repartir vers Ulan-Ude, la capitale de la République de la Bouriatie. On finit avec une nuit de train (hé oui, encore) pour rejoindre Irkutsk.




Les photos de paysages glanées sur internet sont juste géniales.





Et, le must, les toros (qui n'ont rien à voir avec ceux des corridas), des amoncellements de glace devenue bleue sous l'effet des changements de température, notamment au mois de mars. Magique.



Comment on dort? C'est très simple.
Dans des guest houses ou chez l'habitant lorsqu'on est sur la terre ferme, dans des tentes de pêcheurs lorsqu'on est sur le lac. Bien qu'elle y ressemble, la tente de pêcheur sibérien n'a rien à voir avec la Quechua de base.


Ajoutez à cela des duvets spécialement conçus pour les expéditions polaires, des crampons et des pulkas (en fait des sortes de luges) pour transporter nos affaires et tout est prêt pour la grande traversée.


Tout est prêt? Enfin pas tout à fait. Une petite note en bas du programme précise que le blizzard peut se mettre à souffler et qu'il faut donc un bon équipement pour s'en protéger. 
Et, surtout, il va falloir s'entrainer.
Et si on renonçait au chauffage jusqu'au mois de mars? 

dimanche 12 octobre 2014

Back in USSR

Nous avions hésité à aller le voir la semaine dernière car le WE se voulait optimiste, mais nous sommes passés à l'acte hier soir pour voir Leviathan le 4ème long métrage d'Andrei Zvyagintsev présenté au dernier Festival de Cannes (bande annonce en ligne ici et interview à lire ).




L'histoire est simple et universelle : Kolia vit avec sa femme et son fils dans une maison isolée près d'une petite ville russe. Le maire désire mettre la main sur la propriété. La lutte s'engage entre Kolia et le maire avec, en toile de fond, les autorités mafieuses, le système juridique moins efficace que le chantage et l'église orthodoxe qui soutient le système.
Tous les ingrédients sont réunis pour un scénario dramatique, désespéré et sans issue:  la pseudo démocratie, la corruption, la religion et la vodka. Mais, comme dans un roman de Gogol, il y a des moments comiques. Exemple: la scène de tir au cours du pique-nique d'anniversaire. Après avoir descendu toutes les bouteilles de vodka (à tous les sens du terme) l'un des compères sort de la voiture les portraits des anciens dirigeants, Lénine, Brejnev, Gorbatchev, etc., pour les utiliser comme cibles. « Où sont les plus récents? » demande l'un des participants. « On n'a pas encore le recul historique », réplique un autre. Ce doit être une blague traditionnelle. Nous l'avons entendue pendant le voyage en Sibérie.
Tout comme l'affiche, les images sont magnifiques. Le film a été tourné à Kirovsk au bord de la mer de Barents dans l'oblast de Mourmansk. Encore une destination de voyage à ajouter à la déjà longue liste!


On trouve un reportage agrémenté de photos paru juste après la sortie du film ici. Petite anecdote: Zvyagintsev est né à Novosibirsk. On comprend son goût pour les paysages désolés, le dépouillement, l'aridité et la lumière boréale. A la manière des photos d'Alexander Gronsky, l'un de mes photographes favoris. 

Pour continuer dans le registre photographique et après en avoir débattu avec Paule qui tient un très chouette blog, 1000 Lieux, nous avons passé un long moment à la maison européenne de la photographie. 

Il est trop tard pour la rétrospective de René Burri, Mouvements. Petite remarque désagréable en passant : que celui/celle qui a eu l'idée de remplacer les étiquettes informatives à coté de chaque cliché par un nombre très insuffisant de fiches plastifiées disposées à l'entrée de chaque salle se fasse botter les fesses.

Il est par contre encore temps de découvrir le journaliste reporteur spécialiste et certainement aussi amoureux du continent africain, Pascal Maitre


Pour les curieux, sachez que les couleurs sur-vitaminées et les blancs très purs ne sont pas dus à photoshop mais à un procédé de tirage aujourd'hui disparu. Il s'agit du cibachrome (connu aussi sous le nom de Ilfochromeproduit par Ilford qui permet d'avoir un tirage papier à partir d'un film inversible, souvent une diapositive couleur. D'après le panneau explicatif il a été abandonné en 2012. 

Autre section à prendre le temps de voir, les salles consacrées à la série Suspense de Tim Parchikov, photos qui ont toutes l'air d'être prises par surprise (j'en doute quand même) et dont les contours un peu flous font penser aux images de Mulholland drive (je n'ai jamais rien compris à David Linch mais c'est secondaire).




Comme en plus, Parchikov a eu le bon goût de naître à Moscou, je peux finir ce post comme je l'avais commencé : en Russie !