mercredi 23 août 2017

Plage à Gili Trawangan

Pour se remettre des efforts accomplis sur le Rinjani, nous avions prévu une pause à à plage. Après une lecture attentive du Lonely qui m'avait convaincue que le transport était plus compliqué pour se rendre à Gili Air et Gili Meno, nous avons opté pour la plus grande des trois Gili (île en Bahasa indonésien), Gili Trawangan. Ce serait à refaire, ce n'est pas l'île que je choisirais. C'est plus le genre Ibiza que nature et tradition mais en se gérant au nord, il est possible d'éviter les hordes de tatoués qui défilent en maillot dans la rue du village toute la journée.
Par chance, notre guest house se trouvait au nord de l'île et nous avons pu profiter du calme permis par l'absence totale de bars dans le secteur. En même temps, Gili Trawangan faisant environ 2,5 km de périmètre, on ne peut pas dire que nous ayons joué aux Robinson.



Le programme a été simple: balades à pied, vélo et snorkeling, plus, bien entendu quelques apéros au bord de l'eau et des dîners sans nasi goreng !




L'île comporte quelques sites de snorkeling vraiment formidables. Les coraux sont encore présents même si beaucoup sont déjà morts et la diversité des poissons est extraordinaire. C'est banal mais on a vraiment l'impression de plonger dans un aquarium. Pas de caméra sous marine donc pas de photos mais, croyez moi, cela vaut la peine: des scalaires, des sèches, des langoustes, etc. Par centaines. Un vrai émerveillement. En plus, comme l'eau est vraiment très chaude, on peut rester facilement plus d'une heure sans ressentir le moindre frisson.



Un bon point à mentionner. Les véhicules à moteur sont interdits sur l'île. Le principal moyen de transport est donc la calèche puisqu'il faut bien transporter les visiteurs et leurs valises jusqu'à leur hôtel. À ce sujet, Gili Trawangan compte parmi ce qui se fait de pire. Beaucoup d'hôtels avec piscine dont les occupants ne bougent que pour aller à la plage la plus proche pendant la journée et dans les bars près du débarcadère le soir. Derrière les hôtels, c'est vraiment la grande misère. En discutant avec les deux jeunes qui s'occupaient de notre guest house (sans piscine) nous avons appris que la plupart des personnes qui travaillent sur les îles viennent de Lombok, qu'ils doivent être disponibles 24h/24, qu'ils travaillent 7 jours sur 7 avec 3 jours de congés par mois pour aller voir leur famille et apporter leur salaire...On est loin du tourisme responsable...

Je n'avais pas vraiment envie de mettre les adresses parce qu'il ne me semble pas nécessaire de promouvoir cette destination mais je me suis ravisée en me disant que de toute façon, les gens iront quand même et due, finalement, je peux valoriser les endroits qui me semblent les plus responsables.

Où dormir?
Hakuna Matata Paradise, une guest house qui essaie de faire du tri sélectif, propose un refill pour les bouteilles d'eau à un prix très modique et ne possède pas de piscine. Les 6 bungalows sont très mignons et disposés autour d'un très joli jardin. Ali et Yudi qui y travaillaient pendant notre séjour sont deux garçons absolument super!

Où dîner?
- Le restaurant de l'hôtel Wilson's retreat. 
Excellent cuisinier, emplacement parfait pour admirer le coucher de soleil sur Bali avec le volcan Agung (Bali) en toile de fonds, et de très bons iced daikiri servis sur la plage !

- Eviter les restaurants à proximité du débarcadère

Ou déjeuner?
- La Moomba, bar et restaurant
A proximité d'un des plus joli spots de snorkeling de l'île. Y aller le matin de préférence, il n'y a personne.

- Eviter les restaurants à proximité du débarcadère. Il y a plein de jeunes et vieux beaufs et, en plus, les plage ne sont pas top.

samedi 19 août 2017

Lombok : de la plage de Senggigi au sommet du Rinjani

Partis en retard de Yogya (apparemment c'est la spécialité de Lion air) pour Lombok, nous arrivons bien tard à Senggigi où nous devons passer la nuit en attendant l'arrivée de Didier, un copain très grand randonneur rencontré lors d'un trek en Mongolie (pour en savoir plus c'est là http://nos-traces.blogspot.co.id/2015/08/10-jours-de-trek-dans-laltai-premiere.html et là http://nos-traces.blogspot.co.id/2015/08/10-jours-de-trek-dans-laltai-suite-et.html). Cela nous laisse le temps de papoter avec Michel, un français installé depuis 25 ans à Lombok qui tient avec son épouse indonésienne La Casa homestay, et d'aller à la plage puisque nous ne nous sommes pas encore baignés depuis notre arrivée.




Les pêcheurs et les enfants nous permettent de passer un agréable moment avant l'arrivée de la voiture d'Adi trekker qui doit nous conduire à Senaru, point de départ de notre trek au mont Rinjani. Notre chauffeur arrive et nous voilà partis à travers les beaux paysages de Lombok. Nous arrivons assez tôt au village pour aller voir les cascades et en profitons pour rentrer par le canal creusé dans la roche ce,qui fait un peu penser au train fantôme.





Le lendemain, les choses sérieuses commencent. Nous partons en voiture pour Sembalung Lawang, d'où démarre notre trek de 4 jours sur les pentes du volcan Rinjani.


Jour 1: de 1100 à 2600 mètres d'altitude (dénivelé: +1500m)
Comme d'habitude, tout commence par l'enregistrement au bureau local où il faut écrire son nom, sa nationalité et son numéro de passeport, même approximatif, sur un grand cahier. Apri, notre guide nous présente aux 3 (nous comprendrons pourquoi plus tard) porteurs qui vont nous accompagner au cours de cette randonnée.
Inutile d'épiloguer, cette première journée est une immense montée dans une savane sèche, des pierriers, de la terre poudreuse comme de la farine et avec très peu d'arbres. Première surprise, la foule se presse pour faire l'ascension. Les jeunes sont en nombre et nous faisons un peu figure d'ancêtres ! Les POS 1 et 2 nous permettent d'acheter du coca, de plus en plus cher et de moins en moins frais. 


Au POS 2, tout le monde s'arrête. Les porteurs sortent des paniers qui pendent à leur palanche des réchauds alimentés par d'énormes bouteilles de gaz, des légumes, du poulet, des tomates, des ananas et des pastèques, enfin tout se qui convient à la préparation d'un véritable déjeuner. Pas étonnant qu'ils soient aussi nombreux que nous et que chacun soit si chargé. Leur cargaison pèse entre 30 et 35 kg alors qu'eux même doivent en peser au maximum 55. Ils portent des tongs et avancent à une vitesse telle qu'il est inutile de songer à les suivre, ne serait-ce que sur quelques mètres. 




Après la pause commencent les vraies difficultés. La pente devient de plus en plus raide et le sentier attaque toujours en ligne droite vers le bord du cratère. Par endroits, c'est un long escalier dont les marches mesurent plus de 60 cm de haut. On mange de la poussière car c'est la saison sèche et il me faut avaler une tablette d'isostar ne pas flancher dans la côte finale avant le campement.
Au total, nous aurons marché environ 6 heures. Ce n'est pas énorme mais les conditions sont difficiles : chaleur et poussière combinées usent la santé.

Jour 2: de 2600 à 2100 en passant par 3726 mètres d'altitude (dénivelé: +1126 ; -1626)
C'est, de loin, la journée la plus dure de tout le trek.
Il faut se lever à 2 heures du matin si l'on veut voir le lever du soleil depuis le sommet. À 2h 30 nous commençons la grimpette à la frontale. Cela commence par un chemin escarpé et poussiéreux qui met les cuisses à rude épreuve. On n'en voit pas la fin et pas seulement parce qu'il fait nuit. Je souffle, je souffre et j'ai froid et les tablettes d'isostar ne sont pas assez puissantes. J'aurais dû demander quelques bouteilles du Redbull local à certains porteurs... On trouve des rochers creux pour se reposer en s'abritant du vent et, pendant ce temps là, certains avancent. Les arrêts se font de plus en plus longs quand, enfin, on arrive sur une ligne de crête. Apri distribue quelques cookies qui mettent du baume au cœur et on avance dans un pierrier qui, au moins, ne fait pas se soulever un nuage de poussière à chaque pas. Voilà presque 2 heures que nous marchons quand on arrive à la partie finale de l'ascension. Celle-là, nous l'avions repérée dès le départ; elle semblait costaud. De près, c'est encore pire. Non seulement la pente est forte mais, pour corser l'affaire, il n'y a pas de chemin; juste un immense tas de scories de la taille de gros graviers dans lesquels on s'enfonce, qui roulent parfaitement sous les chaussures mais, qui, quand même, parviennent à se glisser à l'intérieur. Pas sympa du tout... Nouvel arret au bout de 50 mètres. Il fait toujours nuit et de plus en plus froid. Je repars, de moins en moins gaillarde. Encore 30 mètres suivis d'une pause, puis 20 mètres et nouvelle pause. A ce rythme là, c'est un trek de 10 jours qu'il aurait fallu programmer! Trop fatiguée, j'abdique à une vingtaine de minutes du sommet. Tant pis, l'an prochain j'irai dans les Vosges!
Yves continue pour rejoindre Didier et Apri qui sont arrivés depuis un bon moment. Je garde les deux sacs à dos. C'est ainsi que nous n'aurons pas de photo du lever de soleil sur le Rinjani.
Bon, à celui que l'on voit à 3680 mètres, altitude approximative à laquelle je me suis arrêtée, n'est quand même pas si mal.



La descente n'est pas de tout repos non plus. D'abord, les scories ça roule vers le bas aussi et les marches de la fin du trajet avant le camp sont toujours aussi hautes. Nous arrivons à la tente crasseux et fourbus mais les porteurs nous ont cuisiné de délicieux hamburgers que nous avalons avec appétit.En effet, la journée est loin d'être terminée. À 9 heures 30, nous relaçons les chaussures pour descendre au bord du lac Segara.


Si la montée à été difficile, la descente n'est pas simple non plus. Au delà de la fatigue déjà accumulée, le chemin fait parfois un peu peur. De temps en temps on se dit qu'il suffirait de trébucher sur un caillou ou une racine pour finir, en compote, quelques dizaines de mètres plus bas. Le paysage permet d'oublier sa peur. C'est absolument splendide! Et la vue des porteurs qui, toujours en tongs et avec les palanches sur l'épaule, descendent en courant en prenant des raccourcis face à la pente fait franchement relativiser les difficultés que l'on éprouve.


Après quelques heures de marche, on arrive à proximité du lac Segara. Apri nous propose de faire un détour par les sources chaudes, idée à laquelle nous souscrivons volontiers car nous sommes couverts de sueur et de poussière de temps la tête aux pieds. Les sources sont soufrées et vraiment chaudes. S'y tremper fait un bien fou. Nous ne sommes d'ailleurs pas les seuls à profiter de leurs bienfaits. Quel délice de se sentir propre et détendu.


Après la séance au spa, nous avalons un petit nasi goreng et, vite, sous la tente.

Jour 3 : de 2100 à à 1600 en passant par 2600 mètres d'altitude (dénivelé: +500 ; -1000)
Avant de partir, Apri nous propose de retourner aux sources pour bien commencer la journée. Nous arrivons en même temps qu'un groupe d'hindouistes qui viennent faire une cérémonie dans ce lieu sacré mais néanmoins très souillé. Comme il est encore tôt, nous profitons du calme qui règne sur le site pour faire quelques photos.




Pendant ce temps là, Apri et ses copains en profitent pour pêcher quelques petits poissons du lac qu'ils feront frire plus tard pour le dîner. 


Il faut maintenant repartir vers Senaru ce qui veut dire remonter au bord du cratère. Comme le lac est à 2000 mètres environ et le bord du cratère à 2600, cela veut dire encore 2 bonnes heures et demi de marche puisque cette partie semble comporter quelques difficultés techniques. Pour le coup, ce n'est pas faux. À certains endroits, c'est de l'escalade de niveau 2. En soi, ce n'est pas terrible mais les conditions ne s'y prêtent guère. Les barrières sont branlantes, rien n'est sécurisé et il faut s'agripper à la moindre racine pour escalader les blocs de rochers. Juste avant le sommet, on pétoche vraiment parce qu'il faut passer sur un grand rocher lisse qui ressemble à un vrai toboggan prolongé par une immense pente. Une fois de plus, le paysage compense largement la peur. Le cône principal du Rinjani et le baby Rinjani offrent une vue splendide que l'on a de la peine à quitter. 


Les camarades porteurs sont toujours à l'œuvre. Les paniers sont moins chargés mais on se demande comment ils parviennent à passer certains tronçons.


Après une longue pause déjeuner, nous amorçons une longue descente bien reposante par rapport à ce que nous avons enduré. Nous changeons aussi de climat et d'environnement.  Nous passons ainsi de la savane sèche à la forêt d'épineux, puis à la forêt secondaire humide. Encore quelques heures de marche et nous atteignons le POS 2 du côté humide, Il est temps de dresser le camp et de passer une bonne nuit parmi les singes et autres petits animaux de la forêt.


Jour 4 : de 1600 à 600 mètres d'altitude (dénivelé : -1000)
À partir de maintenant, c'est la grande rigolade. Certes, il ne reste que dès spaghetti, des œufs durs et de l'ananas au petit déjeuner, ce qui fait que la journée aurait pu mal commencer. Bien sûr, la terre glaise glisse et les racines creusées par les pluies rendent la progression parfois difficile. Mais on touche au but et nous savons qu'à l'arrivée une bonne douche nous attend. Ce ne sera pas un luxe!




Comme d'habitude, les porteurs nous rattrapent après avoir plié le camp. À midi, nous franchissons la porte du camp et repartons vers le village de Senaru, où l'affaire a commencé.


Informations pratiques
1) une nuit à Senggigi
Nous avons réduit les frais en logeant à la Casa homestay : 9 euros la chambre avec petit déjeuner compris.
Pour réserver:

2) le trek au Rinjani 
Nous avons choisi le pack 4 days/3 nights proposé par l'agence Adi trekker à Senaru avec un départ de Sembalung. Je le regrette d'autant moins que le trajet du lac vers le bord du cratère, déjà effrayant à la montée doit être totalement terrorisant à la descente. Les bâtons de marche sont, à mon avis, impératifs. Le relief est tel que les sentiers ne forment pas de lacets. On attaque la pente de face. Souvent on marche dans des pierriers et des scories. Il vaut mieux pouvoir se freiner ou se retenir selon le sens de la marche. 
Un bon entraînement est également indispensable. J'ai mal géré le mien et j'ai flanché avant la fin.

Attention, il existe quantité d'agences Adi quelque chose (Adi voulant dire merveilleux, suprême et peut être plus encore!) et on a vite fait de s'y perdre, d'autant que les adresses mail ressemblent toutes à quelque chose du genre :xxxadizzzrinjaniyyy@gmail.com. 
Il vaut mieux classer correctement les choses car on a vite fait de finalement s'adresser à une agence qu'on n'a pas choisie.
Donc, pour contacter Adi trekker il faut passer par ce site:
aditrekker.com
Et cette adresse mail:
mountrinjani7@gmail.com


Il y a beaucoup d'autres possibilités. C'est d'ailleurs le principal problème auquel on se heurte pour réserver un trek au Rinjani; il existe un nombre incalculable d'agences en ligne. Après avoir passé quelques soirées à fouiller sur les sites, écrit près de 10 mails de demandes de renseignement et lu autant de réponses et de descriptifs, voici les conclusions que j'en tire.

- les prix sont à peu près les mêmes partout
Cela ne plairait pas à la commission de la concurrence mais, manifestement, les agences, bien que nombreuses, ne se livrent pas une concurrence par les prix. Toutes celles auxquelles je me suis adressées proposent un pack de 4 jours/3 nuits plus une journée dite " jour 0" pour l'acheminement à Senaru autour de 300 euros par personne en haute saison (à partir de la fin du mois de mai jusqu'à la fin du mois d'août. En discutant il m'a semblé comprendre que ce n'est guère moins cher le reste de l'année. Pour ce montant l'agence fournir le guide, les porteurs, le matériel de camping, l'autorisation d.entrée dans le parc, l'acheminement à Senaru ou Sembalung, une nuit d'hôtel et le retour à l'endroit souhaité sur Lombok.

Pour réduire le prix il existe essentiellement 3 moyens:
* tout organiser sur place soit même et trouver un taxi pour le pré-acheminement, réserver une guest house, négocier avec un guide, partir avec son propre matériel, gérer l'intendance et, éventuellement, tout porter soi-même et renoncer aux porteurs. Cela suppose de disposer de beaucoup de temps sur place car les guides sont tous plus ou moins preemptés par les agences et, surtout, d'être en très très grande forme. De plus, je ne suis pas sûre que cela revienne vraiment moins cher au bout du compte.
* réduire le nombre de jours. Mais alors là il s'agit d'être très très en forme et de savoir que le pack 2 jours/1 nuit ne permet pas d'aller au bord du lac
* augmenter la taille du groupe pour partager les frais fixes. On peut pour cela demander à l'agence de rejoindre un groupe pré existant.
Il faut noter que l'ascension du Rinjani est interdite entre janvier et avril en raison des dangers liés aux fortes pluies.

- il faut vérifier la qualité
Bien sûr, il y a trip advisor mais il est important de regarder le blogs et les forums et les conseils du lonely planet pour se tenir au courant des dernières expériences des nombreuses personnes qui se pressent sur les flancs du Rinjani. A mon avis, les blogs sont les plus fiables car il est finalement assez facile d'écrire quelques lignes élogieuses ou extrêmement critiques sur un site d'évaluation alors que des articles entiers ont plus de chance d'être de vrais retours d'expérience. 

- essayer de réduire le montant des arrhes
Je n'ai pas entendu parler d'arnaque mais, dans la mesure du possible, il vaut mieux minimiser la partie payée d'avance et payer le maximum sur place pour s'assurer de la prestation. Bon, ceci dit, en haute saison on n'a pas vraiment le choix...

A voir
Un film d'une ascension de Senaru à Sembalung, soit le contraire de ce que nous avons fait mais les images sont très belles et il n'y a pas de commentaires...

samedi 12 août 2017

4 jours et demi à Yogyakarta (centre de Java)

Après une séquence nature à Kalimantan, nous passons à la très culturelle et urbaine Yogyakarta avec un temps de transport optimisé (détails pratiques en fin de page et à la rubrique Aide voyages). Objectif: visiter les temples de Prambaman et Borobudur mais, également, promener dans Yogya et aux alentours. Notre programme en 4 jours et demi, vraiment tranquilles.

Jour 1
Arrivés à 14 heures, nous déposons les bagages dans le joli hôtel 1001 Malan, soit les 1001 nuits, et partons nous occuper des réservations diverses pour la suite du séjour. Nous en profitons pour arpenter les petites allées du vieux quartier à l'est de l'avenue Malioboro, l'équivalent de la rue de Rennes (parce qu'il y a beaucoup de résidents locaux) et des Champs Elysées (parce qu'il y a aussi beaucoup de touristes); bref il y a beaucoup de monde qui "jalan jalan" (se promener).




Dans la soirée, nous sirotons notre première bière du séjour. Il faut dire que la vente d'alcool est interdite sur Kalimantan pour des raisons religieuses sauf sur les territoires dayaks où le vin de riz et l'arak sont tolérés. A Yogyakarta, la règle est moins stricte; les bars et restaurants pour touristes peuvent servir de la bière.


Jour 2
Tôt levés, nous partons visiter le temple bouddhiste de Borobudur. Construit sur un tertre entre le 8ème et le 10ème siècle, c'est une véritable merveille. Je suis tellement absorbée par la visite que j'en oublie de prendre des photos (du moins avec l'iPhone). La seule que nous ayons a été prise de la colline à quelques centaines de mètres du temple d'où la vue est absolument superbe.


Le petit musée près de la sortie présente une reproduction d'un bateau à balancier tel qu'il figure sur les bas reliefs du temple. En 2007, un équipage hollandais est allé jusqu'à Madagascar, vis les Seychelles puis à Accra pour montrer la possibilité d'une route commerciale dès les années 700/800. D'autres cartes très intéressantes et maquettes de bateaux sur le commerce entre la Chine et l'Afrique en particulier au 17 été siècle. A voir !

Nous continuons par la visite du temple et du monastère de Mendut. Le temple est connu pour abriter une grande statue de Bouddha assis avec, chose rare, les deux plantes de pied touchant le sol.


Dans le jardin, un immense banian des plus spectaculaires.


Tout à côté, le monastère, encore en activité, est très paisible. Le jardin abrite de jolies statues mais c'est surtout l'ambiance générale qui est agréable.




L'après-midi, suivant ( à tort) les conseils du Lonely Planet, nous décidons d'aller viditer le quartiers des artisans spécialistes de l'argent. Le métal, pas la monnaie. Nous parcourons les 8 km qui séparent le centre ville du "village" en becak, un cyclo-pousse à moteur qui abonde en centre-ville. 
Le conducteur nous dépose devant une immense boutique qui vend des bijoux, de la vaisselle et des objets de décoration en argent mais, ce que nous voulons voir, c'est la fabrication.

Nous partons donc, comme d'habitude, à pieds et trouvons tout autre chose que des ateliers. Des élèves sortant de l'école, un marché aux ovins, une maison où a dormi Lech Walesa, mais aucun atelier ouvert. Selon un vendeur de chèvres, la crise est passée par là et les ateliers ont fermé.  



Dans ce quartier éloigné, impossible de trouver un becek et comme il est environ 17 heures, nous n'avons pas vraiment envie de faire à pieds les 9 km qui nous séparent de la guesthouse. Nous tournons donc autour d'un marché à la recherche d'une solution, ce qui nous donne l'occasion de voir un couturier itinérant.


Heureusement, un vendeur du coin nous aide à interpeler une moto taxi de Gojek, une sorte de Uber local. 


Normalement, il faut faire la transaction via une application que nous n'avons évidemment pas mais il y a toujours moyen de s'arranger. Le problème est qu'à Yogya il est interdit de monter à 3 sur un scooter. Qu'à cela ne tienne. Notre conducteur appelle un ami et nous voilà parti dans les embouteillages et les gaz d'échappement.
Nous arrivons à temps pour dîner dans un horrible warung du côté de Jalan Alun alors qu'i, y en avait de très jolis en face. À moins d'un euro le mi et le nasi gore got, le moins qu'on puisse dire est qu'on ne s'est pas ruiné même si on n'a pas pu finir les plats proposés pour cause d'excès d'huile. Cela ne nous empêche pas de profiter du gamelan et du spectacle du théâtre d'ombres au musée Sono-Buyodo.



Jour 3
Ce matin, nous partons en direction du Keaton, le palais du sultan de Yogyakarta. La municipalité possède un statut spécifique en raison du rôle particulièrement actif joué par le père de l'actuel sultan contre l'occupant hollandais. Elle dispose d'une grande autonomie politique et administrative. Le sultan actuel est en outre député ce qui lui confère un rôle à la fois symbolique et politique.
Le palais est immense (environ 1 km2) et seules deux sections peuvent être visitées. C'est un mélange d'architecture indonésienne et de matériaux et mobiliers européens ( porcelaines de Delft, bien sûr, mais également lustres en verre de Muranô vaisselle française, carreaux de ciment hollandais, etc.)


Nous remontons par l'avenue Malioboro, déjà évoquée, ce qui nous permet d'observer les élèves des écoles coraniques pendant leur cours de gym. Détail important: bien que les filles soient voilées, les équipes de foot sont mixtes.


A peine le temps de déjeuner, nous rejoignons le point de rendez-vous pour partager une voiture qui nous conduire au temple de Prambaman. Malgré un petit bug au départ (le chauffeur nous a oublié...) nous arrivons tôt dans l'apres-midi pour visiter le site, une merveille de l'architecture bouddhique. Un peu antérieur à Borobudur, visité la veille, Prambaman aurait été abandonné en raison d'une éruption du volcan Merapi, tout proche, qui continue de faire régulièrement des dégâts. 




En attendant le coucher de soleil, nous commentons les séances de photos des visiteurs qui font un usage intensif de Boomerang, ce qui donne des situations assez marantes. 


Le coucher de soleil admiré (cette photo ne lui rend pas justice) ...


... nous nous rendons au théâtre du ballet du Ramayana. Petit détail pratique : à moins d'avoir les fesses fragiles, il est inutile de prendre des places VIP ou spéciales. Les 1ères et même les secondes où nous étions font parfaitement l'affaire. Plus précis encore, les places de secondes situées à gauche de la scène permettent d'avoir le temple éclairé comme décor du ballet. Pour peu que le pleine lune se lève, ce qui a été le cas, c'est absolument splendide.




Jour 4
Nous avons loué une voiture pour la journée afin d'aller voir les alentours de Yogya. Nous renonçons à la montagne faute d'envie de passer 12 heures assis dans la voiture pour aller vers les villages de pêcheurs et les plages du sud.
Nous faisons un premier arrêt alors que nous sommes encore dans Yogya pour déguster un café Luwak ou café loir, connu pour être le meilleur du monde... tout le monde connaît George what else Clooney pour Nespresso mais le café luwak a aussi sa star en la personne de Jack Nicholson que l'on peut voir ici en version longue avec présentation du procédé de fabrication de ce rare café :
Pour la version courte, c'est par là
Sa manière de humer l'arôme du café est vraiment unique.

Quelques embouteillages et kilomètres plus loin, nous nous arrêtons aux grottes de Pindu, pas exceptionnelles, mais la visite est agréable car tout se fait dans l'eau, sur des bouées ce qui est très rafraîchissant. Nous prolongeons pas la descente, très tranquille en saison sèche, de la rivière qui remet de traverser de très beau paysages de rizières et de faire quelques sauts depuis les rochers qui la bordent.
 




Nous approchons enfin de la mer et de la grande plage d'Indrayanti, une large crique encadrée de deux énormes rochers ronds et bordée de warungs où l'on peut manger du poisson grillé ou frit et du riz accompagné d'une noix de coco fraîche.



Nous sommes en plein face à l'océan indien et les rouleaux sont énormes. Impossible de se baigner... mais nous promenons le long de la plage et discutons avec les étudiants qui profitent de leur vendredi après-midi pour venir faire quelques photos. Il est d'ailleurs possible de les faire imprimer et plastifier  sur place pour repartir avec son souvenir de la journée.


Dernier stop à la double plage de Drini dont les deux parties sont séparées par un énorme rocher que l'on peut atteindre à partir d'une passerelle à la solidité assez douteuse. C'est marée basse et tout le monde est parti à la pêche aux coquillages si bien que les jolis bateaux à double balancier sont déposés sur la plage.


Dernière demi journée
Il nous reste quelques heures avant de prendre l'avion poiur'Lombok. Nous les mettons à profit pour aller voir le marché aux animaux. Nous partons à pied, par les petites ruelles qui forment un véritable dédale entre les grandes avenues de la partie ancienne de la ville. Il est très agréable de s'y promener. C'est calme puisque ni les voitures, ni les cabrioles, ni les becko ne peuvent y passer; c'est joli puisque la tradition qui consiste à installer un mini jardin et des cafés à oiseaux est très implantée en Indonésie et surtout très propre ce qui pour une parisienne habituée à la saleté urbaine est toujours source d'émerveillement.




Nous passons à côté du Water Castle, construit à la fin du 18ème siècle par un architecte portugais de Batavia pour le sultan de l'époque.



Nous faisons, évidemment, une halte au marché.



... et continuons notre progression vers Pasar Pasty toujours par des ruelles qui nous permettent de decouvrir que Yogya a mis en place un programme d'agriculture urbaine. Génial !

Avec tous ces détours, nous ne sommes pas arrivés à destination et nous en sommes d'autant plus loin que l'emplacement indiqué sur le Lonely est erroné. De fait, le guide n'est pas du tout à jour et nous aurons d'autres occasions de la constater. Renseignements pris auprès de,passants, il nous reste plus d'un km à parcourir par rapport à ce qu'indique le plan. Cela vaut quand même le coup de continuer.
Le,marché'comporte une importante section consacrée aux oiseaux, y compris des volailles. La section des chiens et chats est très triste car les animaux sont présentés dans des cages à oiseaux. Quant à celle des reptiles et oiseaux sauvages, il vaut carrément mieux la contourner.




Le séjour à Yogya se termine sur une note très colorée. En route pour l'aéroport et notre prochaine destination, Lombok.

Notes pratiques
- Où loger ?
Le joli hôtel 1001 Malam est situé dans le,quartier de Soroswijayan, dans une ruelle au calme. Les chambres sont grandes et les salles de bain tout à fait correctes. Le jardin est ravissant et la terrasse très agréable pour se reposer. À noter, un excellent petit déjeuner.
Pour réserver, il n'y a pas de site direct. Le mieux est de passer par Booking.com

- Où déjeuner ?
Le délicieux restaurant Bedhot (un faux amis, cela veut juste dire créatif) sert d'excellents plats indonésiens avec une quantité limitée d'huile). Très bonnes salades et des fruits joliment préparés. Le peintre qui tient le r saturant a également décoré les chambres du 1001.

A moins d'être coincé, il n'est pas nécessaire de dîner au Losmen café. Le jardin est sympa et on peut boire un verre avant d'aller se coucher.

Hanis restaurant & bakery n'est pas mal.

- Où se faire faire un délicieux massage de pieds ?
Monggo relax, toujours dans le même quartier. La séance de réflexologie plantaire qui va bien au-delà des mollets est un pur bonheur.

- Où louer une voiture, évidemment avec chauffeur compte tenu des embouteillages et de la manière de conduire locale ?
1/ Great tours, sur Soroswijayan Jalan
Conseillée par le lonely. Très pro mais assez cher par rapport à ce qui se fait dans le quartier et, surtout, pas très flexible.

2/ les échoppes de Seroswijayan wetan. Nous conseillons Red Palm rental qui est située à peu près en face de la mosquée et qui fait aussi office de cyber café. Très sérieux et plutôt moins cher que les voisins.

- Que lire? 
- Shamini Flint, L'inspecteur Singh enquête à... Bali.  L'enquête nous mène principalement à Java dans un contexte de terrorisme international.
- Tim Hannigan, A brief history of Indonesia: sultans, spices and tsunami, Editions Tuttle.