vendredi 21 août 2015

10 jours de trek dans l'Altaï (première partie)

Après quelques jours passés à déambuler dans Oulan Bator et aux alentours, nous retrouvons nos 3 camarades marcheurs pour prendre l'avion à destination d'Olgii, petite ville située à environ 1650 km à l'ouest d'Oulan Bator, dans une province à majorité kazakhe.
  • Jour 1 : Oulan Bator-Olgii
Après 3 heures de vol dans un petit Foker, nous débarquons enfin dans le far west mongol. Notre chère accompagnatrice au français parfait, Byambaa, nous conduit à la cantine de l'aéroport où nous est servie une montagne de buzz, raviolis au mouton, et du suutei tsaï, thé au beurre salé que nous allons apprendre à apprécier. Bien calés après ce solide repas, nous faisons enfin connaissance de notre chauffeur et de Katia, qui se révèlera une cuisinière de haut niveau. Et tout le monde embarque dans l'incontournable UAZ 452, véhicule de base dans cette région aussi (ceux qui ont suivi les voyages en Sibérie reconnaîtront immanquablement cette camionnette indestructible).
Après 6 heures de route sur des pistes complètement défoncées et à travers des paysages souvent désertiques, nous arrivons enfin en vue du lac Khourgan. Nous sommes alors à quelques km de la Chine et il nous devons nous faire enregistrer au poste militaire du secteur avant d'atteindre enfin le premier bivouac au bord du lac Khoton. Nous sommes accueillis par une famille de nomades avec le traditionnel thé au beurre salé accompagné de boortsog, sortes de beignets, agrémentés de crème et de beurre de yack, de biscuits et d'un fromage qui ressemble à du parmesan très très dur. Une petite trempette dans le bol de thé permet de ne pas y laisser les dents! 

Battage de la laine pour la fabrication du feutre
  • Jour 2 : le long du lac Khoton (15 km)

Après une première nuit sous la tente, nous entamons le trek en longeant le lac. Le paysage est magnifique, la lumière parfaitement pure et les rencontres nombreuses. Le long du lac sont en effet installées de nombreuses familles qui mènent leurs troupeaux paître sur les rives herbeuses tout en faisant la récolte de foin pour l'hiver.  Nous faisons également connaissance de Haisem et Erbolat, qui mènent les chameaux qui portent nos sacs, les tentes, les provisions, etc.
Le camp est installé à l'extrémité nord du lac Khoton, à Sirgaal.
  • Jour 3 : vers le lac Nogoon (17 km)
Les choses commencent à se corser un peu : à une première journée sur le plat succèdent quelques bonnes côtes. Après une nouvelle halte dans une 2ème caserne pour nous faire de nouveau enregistrer, nous marchons le long de la rivière blanche qu'il faut traverser à dos de cheval. Nous n'en menons pas large car le courant est puissant et nos talents de cavaliers plutôt faibles.
Nous croisons des troupeaux de yacks, moutons et chèvres (pour le cachemire) et découvrons les immenses dites funéraires türks (7ème siècle) avec une tombe centrale entourée de stèles supposées représenter le nombre d'ennemis tués.
L'ascension le long de la vallée de l'ours où passe la rivière blanche nous mène jusqu'au lac Nogoon (lac vert), joli lac sacré entouré de mélèzes. Nous sommes désormais à 2823 m. d'altitude et la température commence à baisser.
  • Jour 4 : vallée de Takhilbai (21 km)
Après avoir pataugé dans les marécages, nous quittons la rivière blanche pour la vallée de Takhilbai que nous rejoignons une fois franchi un col assez raide.
 Nous ne sommes, hélas, pas au bout de nos efforts. Il s'agit de traverser une rivière pour établir le campement. C'est là que les problèmes commencent. Les chevaux sont encore assez loin derrière et nous devons trouver un moyen de traverser. Aucun de nous n'en sortira indemne et toutes les chaussures, pantalons, chaussettes, etc. seront trempés. Heureusement, le fort vent qui souffle ce soir là nous permet de sécher tout cela.
  • Jour 5 : où l'on retrouve une autre rivière blanche (20 km)
Nous prenons une double ration des délicieuses crêpes préparées par Katia au petit-déjeuner en perspective d'une grosse journée. Le temps est très très médiocre. Le vent souffle, il fait carrément froid mais il ne pleut pas, du moins pas encore. Avec tout cela, il s'agit de passer un nouveau col à 3200 m.


Par chance, la vue exceptionnelle n'est pas gâchée par le brouillard. En plus d'admirer le paysage, nous avons en plus la grande surprise de constater que les chameaux ont une bonne tenue sur neige!
Le temps se gâte de plus en plus. Après une nouvelle traversée de rivière suivie d'une petite séance de passage de tourbière et avant de planter la tente, nous faisons une pause bien méritée dans la yourte chaleureuse d'une famille Touva qui élève un immense troupeau. En plus du goûter, nous avons la chance d'écouter quelques morceaux interprétés au morin khuur et à l'ikh khuur, instruments traditionnels mongols, par la jeune fille de la maison.
La nuit se passe sous une pluie battante. Nous apprendrons le lendemain que le troupeau a été harcelé par des loups jusqu'à 4 heures du matin. Heureusement que le bruit du vent a couvert leurs hurlements!
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Pour la suite, c'est par là...

2 commentaires:

  1. Les photos sont très belles et le texte informatif et ça fait vraiment rêver...

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  2. Merci, Dominique, pour vos encouragements.
    C'est surtout cette région qui fait rêver!

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C'est à vous...