jeudi 18 décembre 2014

Niki forever

Cette semaine, direction le Grand Palais pour y voir l'exposition Niki de Saint Phalle. 



Son histoire on la connait, tout au moins en partie. Catherine Marie Agnès Fal de Saint Phalle (qui parle de déterminisme patronymique pour cette adepte d'un féminisme souriant?), fille de banquier, élevée dans une école catholique à New York, commence une carrière de mannequin en faisant la une des plus grands magazines de l'époque. 



Atteinte d'une profonde dépression au début des années 1950, elle est diagnostiquée schizophrène et commence à peindre lors d'un séjour en HP à Nice en 1953.
  • Les débuts: Gaudi et l'art brut
Les blessures de l'enfance, son énergie créatrice, la visite du parc Güell et la rencontre avec Pollock se combinent dans ses premiers tableaux. Elle rejoint très vite un cercle d'artistes avant-gardistes et 100% masculins.
Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Daniel Spoerri, Martial Raysse, Robert Rauschenberg, Per Olov Ultvedt installing Dylaby, 1962
Se sentant bloquée par son manque de technique, elle va changer de support et utiliser des petits objets de consommation du quotidien, souvent glanés dans des supermarchés, pour élaborer une série de statues blanches représentant la condition féminine dans les années 60. Elle affirme son obsession de la création et de sa mise en scène. A voir et à entendre, en cliquant .



  • Les Nanas
Arrive ensuite la période des fameuses « Nanas », énormes et colorées. La première, exposée à Stockholm en 1966, est sans doute la plus spectaculaire: une nana de 27 mètres de long et 6 mètres de haut Intitulée « HON » ("Elle" en suédois). A l'intérieur: un cinéma, un milk-bar et une galerie de faux tableaux. Il reste des affiches, des dessins et un film.
  

Et puis il y a toutes les autres, celles qui dansent, qui accouchent, jouent au ballon ou posent en maillot et qu'on ne présente plus parce qu'on peut les voir ici. Celles qui l'ont propulsée en tête du combat féministe même si l'association femme-maternité est omniprésente dans les discours et les oeuvres.

  • La rage
Ce thème structure la seconde partie de l'exposition. Rage contre toutes les formes de violence ou presque qui sont recensées sur un mur ou Niki a dressé la liste des 84 choses sur lesquelles elle tire: la faim, la soif, l’inertie, la saloperie, l’apartheid, la drogue dure, le sida, l’agression sexuelle sur les mineurs… Rage également contre le patriarcat et le "complexe militaro-industriel" aussi. 



En 1961, elle lance ses performances Tirs. Il s'agit de sortes de cérémonies au cours desquelles le public est invité à tirer au pistolet sur des installations faisant ainsi pleurer les couleurs. Il faut vraiment prendre le temps de regarder les films d’archives qui accompagnent les oeuvres exposées. On peut en voir un extrait . Ces cérémonies ont une sorte de fonction cathartique pour Niki et son public qui y expriment une colère politique, sociale et personnelle. 




Elle ira un cran plus loin en mettant en scène douze masques de carnaval dont certains de chefs d'Etat : Nikita Khrouchtchev, Fidel Castro, Abraham Lincoln, le Général de Gaulle et John Kennedy cottoient le père Noël collés sur une toile criblée de balles. C'est avec King Kong, réalisé au cours de l'été 1963, qu'elle va prendre le plus fortement position contre la société capitaliste. 




Ses dernières oeuvres seront totalement monumentales (le Golem à Jérusalem, le jardin des tarots à Capalbio, etc.) comme elle le dit joliment dans une courte vidéo. Je trouve qu'elle rapelle irrésistiblement la fameuse Emma Peel/Diana Rigg, autre icone pop de l'époque. Pas vous?




Finalement, quittez le bureau un peu tôt et allez y. C'est une expo qui donne vraiment la pêche. Prévoyez 2 bonnes heures sur place et en partant, allez faire un tour au marché de Noël. 
Non, c'est une farce!

Sinon, il y a toujours la possibilité  de regarder un très beau documentaire en ligne en cliquant simplement ici.


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Grand Palais RNM 
Du 17 septembre au 2 février 2015, tous les jours sauf le mardi de 10h à 22h. 
Informations et réservations : www.grandpalais.fr
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