- Jour 4 : Le camp de base de l'Alam Kuh
Enfin, le chauffeur nous dépose et, le temps de chercher une mule pour lui confier nos provisions pour les prochains jours, nous pouvons enfin partir pour le 2ème camp de base situé à 3 heures de marche environ. Nous sommes à environ 2900 mètres d'altitude et nous apercevons enfin les premiers névés.
Nous arrivons enfin en vue du camp de base n°2. Nous n'avions pas pris garde mais nous sommes déjà vendredi, si bien que tous les téhéranais amateurs de montagne sont venus randonner dans le coin. On est, fort heureusement d'ailleurs, loin de l'affluence du Mont Rinjani à Lombok (nous y étions il y a deux ans), mais il y a quand même pas mal de tentes. Elles ne resteront pas longtemps car tout le monde doit repartir au boulot, si bien qu'en début d'après-midi il ne reste que quelques tentes dont celles de l'agence Atour Adventure (qui propose l’ascension par la façade nord, une falaise de 800 mètres de hauteur!) que nous occupons. Donc, si vous avez l'intention d'aller vous balader en montagne en Iran, pensez à éviter les jeudis et vendredis si vous voulez profiter de la solitude des cimes.
Afin de nous mettre en condition et de produire les globules rouges dont nous aurons besoin, nous entreprenons une petite grimpette à 4200 mètres au cours de l'après-midi. Le sentier est agréable et il n'y a pas de difficultés majeures si bien que nous progressons d'un bon pas vers notre destination. Arrivés au sommet, nous patientons un moment le temps de nous habituer à l'altitude avant de repartir passer une bonne nuit au camp, à 3800 mètres.
- Jour 5 : A l'assaut de l'Alam Kuh (4850 mètres)
Jusqu'à 4650, tout va bien. Notre progression est normale: 300 mètres de dénivelé à l'heure ce qui, vu notre âge, n'est pas si mal... Au-delà, les choses commencent à se corser, surtout pour moi car quelques difficultés émaillent le chemin. Pour faire simple, disons que nous marchons le long d'une arrête, qu'il faut s'accrocher aux aspérités des rochers pour avancer, que regarder la pente est impossible et que je découvre que mon sens de l'équilibre est très défaillant. Cela dure jusqu'à 4750 m. environ. Au-delà, les choses s'améliorent à un détail près. De fortes bourrasques de vent se sont levées et il faut donc s'accrocher pour se stabiliser. Presque arrivés au sommet, nous rencontrons un groupe d'alpinistes qui se sont attaqués à la façade nord, une falaise dont les rochers ont tendance à se détacher et qui présente d'importantes difficultés techniques.
Nous ne regrettons pas les efforts accomplis. Le paysage est merveilleux et nous profitons d'avoir le sommet pour nous cinq seulement pour prendre un repos bien mérité.
Il est temps maintenant de penser au retour qui n'est pas non plus une promenade de santé.
Au total, nous aurons mis 4 heures pour monter, 3,5 heures pour redescendre et nous nous serons accordé 1/2 heure de pause. Au cours de ces 8 heures, nous n'avons pas souffert de l'altitude ni de la faim. Seif et Javothe ont été super, y compris pendant les moments difficile. Mention spéciale à Seif qui m'a accompagnée et tenu la main alors que je pensais que ma dernière heure était arrivée !
- Jour 6 : A l'assaut de l'Alam Kuh (4850 mètres)
Nous passons à proximité de lacs, de cascades et un nouveau paysage se dévoile des sommets.
Les rencontres se font de plus en plus nombreuses au fur et à mesure que l'on descend dans la vallée. des cavaliers, des bergers et leur troupeau et même des groupes de personnes qui vont et viennent d'une bergerie à l'autre.
Près de 10 heures après être partis, nous arrivons enfin en vue d'une sorte de campement, caravansérail sommaire, qui est malheureusement de l'autre coté de la rivière. Il va falloir traverser un pont de bois vétuste et bancal ce qui ne semble pas gêner les guides mais qui est assez stressant vu les tumultes du torrent.
Après la quiétude des cimes, nous retrouvons les cris des enfants qui jouent, les hennissements des chevaux qui vont boire à la rivière, les interpellations et coups de sifflets pour ramener les mules à leur piquet et même une table autour de laquelle nous nous rassemblons pour boire le thé. Cet endroit est incroyable. Il rassemble des familles qui viennent y camper pour la nuit et profitent de deux sources chaudes pour se dépoussiérer. J'y suis allée mais les images resteront dans mes souvenirs car je n'ai évidemment pris aucune photo.
Etant donné le faible nombre de touristes qui logent là, nous sommes l'objet d'une intense curiosité. Les enfants défilent devant la tente, les femmes tiennent à tout prix à ce que j'aille faire trempette avec elles mais no way car un attroupement s'est déjà formé autour de la source... et les cavaliers viennent nous montrer leurs chevaux.
Nous passons la nuit sous une tente réformée du croissant rouge, au milieu des insectes et respirant une bonne dose de poussière. Mais cela ne nous ôte pas le sourire!- Jour 7 : Retour vers Alamut
... et nous arrivons enfin au village où nous attend un délicieux en-cas composé de pain chaud et de fromage de chèvre frais.
La journée est loin d'être terminée. Deux cols nous séparent encore du château d'Alamut mais, cette fois, nous les franchirons en voiture.
Après quelques heures de route, nous arivons enfin au pied du chateau mythique, QG de Hassan ibn Sabah (1070-1124)chef de file des Assassins. Ce qui reste de la forteresse d’Alamut se dresse à une altitude de 2100 mètres au-dessus du village de Gâzor Khân. Cette forteresse a été construite vers 840 et a été prise en 1090 par Hassan ibn al-Sabbah surnommé le « Vieux de la Montagne » En 1256, Alamut se rendit sans combat à l’armée mongole d’Houlagou Khan qui déferlait sur l’Iran. Elle fut entièrement rasée. Aujourd'hui, le site archéologique est complètement à l’état de ruines surtout depuis le tremblement de terre de 2004 mais sa visite reste très émouvante.
Vue du village de Gâzor Khân depuis le château d'Alamut |
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