Pour pousser la logique de l'art qui n'en serait pas, le concepteur est carrément aller chercher des créateurs totalement étrangers au monde de l'art. Tout n'est pas très intéressant. Certains espaces sont carrément sans intérêt, voire agaçants. Mais dans le lot, on découvre quelques petites perles.
Les voici dans l'ordre de la visite.
Première surprise, les myriapodes géants de Theo Jansen qui fabrique de drôle d'animaux géants composés de tubes d'isolation électrique et de voile de Dacron qu'il lâche sur des plages où ils peuvent se mouvoir en liberté, propulsés par le vent. Les engins sont en eux-mêmes impressionnants; mais ces sculptures cinétiques valent surtout lorsque, évidemment, elles sont en mouvement. Une jolie vidéo poétique est disponible ici (on peut tout à fait couper le son, la musique est insupportable).
Les chindogu de Kenji Kawakami permettent de passer un très très bon moment. D'ailleurs c'est de la que provient le bâton de beurre à tartiner de l'affiche de l'exposition. Dans un parti pris de résistance politique et économique Kenji Kawami crée des objets utiles mais résolument inutilisables. En voici deux spécimens : les gants suisses et la grenouillère balai.
Si j'avais su! Que de peines je me serais épargnées (Pardon les filles!) |
Le Monde propose un portfolio de photos de ces objets délirants. Cela me rappelle les débuts de l'artiste marseillais, comme son nom ne l'indique pas forcément, Ora-ito qui s'est fait connaître en détournant les très grandes marques internationales (on se souvient du pseudo sac-à-dos Vuitton) et qui a fini par se faire un nom dans le milieu du design au point d'avoir désormais son propre studio de création rue Charlot. Un vrai signe extérieur de succès non?
Dernière étape intéressante, la série de portraits de prisonniers intitulée Purgatory de Jesse Krimes.
Photo : Zimmerli Museum |
Alors qu'il était incarcéré dans un pénitencier américain, il a trouvé un moyen pour rendre la liberté à ses codétenus. Pour cela, il a soigneusement découpé les portraits de ses camarades trouvés dans des journaux, les a transférés sur des savonnettes, qu’il a ensuite dissimulées dans les jeux de cartes qu'il a pu passer à ses visiteurs, faisant ainsi sortir des centaines de prisonniers. Il a ainsi remis dans le monde réel des personnes qui en ont été exclues, faisant ainsi acte de résistance. Depuis sa sortie, il fait beaucoup d'autres choses ainsi qu'on peut le voir là.
S'il fait beau, ce qui était le cas lorsque nous y sommes allés, on peut évidemment en profiter pour aller faire un tour au Trocadero et se délecter non seulement du paysage mais aussi du spectacle des photographes et de leurs modèles.
Allez, pour finir,une jolie vue de la tour Eiffel prise de l'avenue du Président Wilson, juste avant l'escalier de la rue de la manutention.
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Le bord des mondes, jusqu'au 17 mai 2015
Palais de Tokyo
13, avenue du Président Wilson, Paris 16ème
Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de midi à minuit
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