Pour continuer mon tour d'horizon de l'hôtellerie locale, je ne résiste pas au plaisir de poster une photo du City hotel où j'ai passé la nuit.
Que l'on ne s'y trompe pas, malgré des dehors peu engageants, c'est l'une des meilleures adresses de la ville. Chambre confortable, bonne literie et salle de bain nickel avec douche à jets (qui ne fonctionne pas, mais quand même...). Certes, il est situé un peu à l'écart de ce qu'on pourrait appeler le centre ville mais c'est tout aussi bien. Les alentours méritent aussi d'être montrés.
D'un côté, le fleuve, ...
D'un côté, le fleuve, ...
... la plage, ...
... et ses beaux gosses.
De l'autre, la centrale électrique de la compagnie TET sur la façade de laquelle on voit la fabuleuse mosaïque de l'ouvrier électricien. La cheminée porte la date de 1968, ce n'est donc pas la dernière génération de moteurs. Je ne sais d'ailleurs pas à quoi ils fonctionnent (charbon ou fioul) mais en tout cas, c'est du lourd. Et les filtres anti tout n'ont pas dû être prévus.
Au total, depuis le fleuve cela donne :
J'avais bien dit que KNA faisait partie du complexe militaro-industriel russe non!
Pour fuir ces vapeurs souffrées, je décide de partir visiter Verkhnyaya Ekon, un village à 30 km de KNA où vit encore une importante communauté de Nanaïs, l'un des peuples autochtones de la région. La dame de l'hôtel, modèle homo-sovieticus, me trouve un taxi. La conductrice est une parfaite virago dont les ongles sont de véritables œuvres d'art et qui roule à tombeau ouvert. Elle semble adorer "le concept" de Paris d'après les "haï Parisj !" qu'elle hurle pour couvrir le son de la techno locale qu'elle a choisi avec soin. Nous arrivons enfin au village après avoir longé le fleuve puis un lac et pris une petite route assez défoncée. Enfin la Sibérie telle qu'on l'imagine.
Comme toujours, en fait de village il s'agit plutôt d'un regroupement de maisons, dont certaines très pimpantes.
L'école du village abrite un micro musée. Une pièce rassemble une collection d'objets nanaïs comme ces statuettes utilisées pour les cérémonies chamaniques.
Il y a aussi des vêtements en peau de poisson comme ce manteau d'enfant.
J'ai la chance de tomber sur l'accompagnatrice de 2 chinois qui parle aussi anglais et assure donc la traduction des explications de l'institutrice qui a monté cette exposition à partir d'objets apportés par les élèves. J'ai aussi la chance de rencontrer Tatiana (à droite), la petite fille de la gardienne de l'école, et sa copine qui me font visiter le village et m'accompagnent pour une promenade sur les bords du fleuve.
De retour au taxi, l'acorte conductrice est morte de rire. D'après ses mots "francuskii exotiki" (c'est clairement de la phonétique) et ses grimaces, je comprends qu'elle ne comprend pas ce que nous faisons là. Le retour à la ville est ponctué d'insultes aux chauffards (nombreux) et de mimiques sur tout le mal qu'elle pense des routes locales et de son souhait d'aller à Paris. À dire vrai, je ne suis pas mécontente de descendre!
Ayant lu que l'on peut visiter le hall d'exposition de l'usine Youri Gagarine où sont fabriqué les Soukhoi, je pars à la recherche de Nata tour qui propose ce circuit. Gros échec. Il aurait fallu déposer une demande écrite accompagnée de la copie du passeport la semaine dernière! C'est donc bien raté.
J'entreprends donc une longue promenade ne passant pas par les 2 principaux boulevards de la ville. Premier objectif, trouver le monument aux victimes du goulag dans un jardin à côté d'un tribunal municipal sur lanperspextive Lénine. Forte de. Ces indices, je parcours quelques kilomètres et arrive dans un parc miteux qui sert de lieu de rendez vous aux toxicos locaux ou je trouve le "monument". C'est ça.
Dans le genre sommaire, c'est plutôt réussi. Je continue dans les arrières cours du quartier en traversant le parc Soudostroïtel où je tombe sur ces tags, équivalent moderne des mosaïques d'hier.
Le parc respire la tristesse. Et la je comprend que c'est toute la ville qui est ainsi. Derrière les façades refaites de frais, ce ne sont que friches et ruines. Même les magasins sont tristes à pleurer. Pas de vitrines, des portes pleines lorsqu'elles ne sont pas blindées et des cafés aux rideaux sombres, pour être bien sûr que la lumière n'y pénètre pas. De toute façon, vu la saleté des vitres, on ne risque pas d'être ébloui.
Et la devanture de ce qui semble être une bijouterie très très chic.
Avant de sombrer dans la déprime je pars chercher mon sac pour aller à la gare. Un long trajet m'attend. Plus de 36 heures jusqu'à Tynda, 2 nuits et 1 jour dans le BAM. Je vais pouvoir en profiter!
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